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Migrants en Méditerranée : "On craint le pire si Bruxelles ne fait rien"

Depuis mars, 400 rescapés ont été pris en charge par le Croissant rouge dans le sud-est de la Tunisie. Ces migrants trouvent un refuge temporaire dans les villes de Médenine et de Zarzis, avant de retenter l'aventure vers l’Europe.

Dans le précaire hébergement d’urgence de Médenine, dans le sud de la Tunisie, près de 140 migrants cherchent un peu de réconfort. Ils viennent juste d’échapper à la mort, après avoir dérivé pendant deux jours entre les côtes libyennes et l’Italie. Pourtant, ils sont peu nombreux à accepter de renoncer à leur rêve malgré les risques encourus. Beaucoup de ces naufragés vont retenter la traversée de la Méditerranée.

Le président régional du Croissant rouge, Mongi Slim, tente, sans succès, de les en dissuader. "Certains bateaux sont repartis illicitement vers la Libye pour revenir une deuxième fois. On s'attend au pire si le sommet de Bruxelles fait pas quelque chose pour arrêter ce commerce de transports des migrants vers l'Italie", déplore-t-il.

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Quasiment toutes les semaines, des embarcations de fortune coulent sous le poids des migrants qu’elles tentent d’emmener vers Malte ou la Sicile. Pêcheur dans le port de Zarzis, Habib porte régulièrement secours à des migrants en détresse, quand il ne les trouve pas déjà morts : "Dans un bateau qui prend tout juste 30 ou 40 personnes, ils en mettent 100. Il y en a qui font naufrage et qui essayent quand même de repartir. Ils nous disent : ‘Je veux mourir en Europe. Mourir dans la mer, ou en Europe.’"

Alors que les dirigeants européens sont réunis jeudi 23 avril à Bruxelles pour tenter d’apporter des réponses efficaces au drame des migrants en Méditerranée, les pêcheurs de Zarzis attendent des solutions concrètes. Ils craignent de nouveaux naufrages, et de nouveaux morts : en Libye, ils seraient 6 000 migrants à attendre le départ des prochains bateaux.