
Le pétrolier brésilien Petrobras a annoncé, mercredi, des pertes de huit milliards de dollars pour 2014. Il a également chiffré à deux milliards de dollars le coût de la corruption qui lui vaut d'être au centre d'un gigantesque scandale.
La corruption coûte très cher à Petrobras. Le géant pétrolier, empêtré dans un scandale politico-économique sans précédent au Brésil, a reconnu que la corruption lui avait coûté deux milliards de dollars. Une annonce faite à l'occasion de la publication, mercredi 22 avril, de ses résultats financiers pour 2014.
L'entreprise publique a ainsi reconnu avoir perdu huit milliards de dollars l'an dernier, dont un peu moins d'un tiers était à mettre sur le compte de la corruption. Le scandale qui secoue Petrobras et fait trembler le pouvoir en place a permis de révéler un vaste système de financement politique occulte par d'anciens responsables du groupe, nommés par le gouvernement.
Cette affaire a déjà entraîné des démissions en cascade au sein du groupe public et du Parti des travailleurs, la formation dont est issue la président brésilienne Dilma Rousseff. Les révélations en série ont aussi poussé les Brésiliens à manifester, appelant à la démission de l'ensemble du gouvernement.
"Nouvelle étape" ?
Le pouvoir et Petrobras espèrent que la publication des résultats financiers et l'exercice de transparence sur le coût de la corruption participe à calmer les esprits. "Cela doit vraiment marquer une nouvelle étape dans la reconstruction et la reformulation de Petrobras", a jugé le ministre des Finances, Joaquim Levy, lors d’une interview à l’agence Bloomberg. Même son de cloche à la direction du groupe. "C'est un pas fondamental en direction du recouvrement de la pleine crédibilité de la compagnie", a estimé le nouveau président de Petrobras, Aldemir Bendine, qui a été nommé en février dernier après avoir été à la tête de la Banco do Brasil.
Un pas qui n'a pas été facile à effectuer. Petrobras a, en effet, dû retarder de plusieurs mois la publication de ces résultats financiers. Le groupe public n'avait pas été en mesure de présenter un bilan validé par son auditeur externe depuis novembre 2014.
La publication permet à Petrobras d'éviter un défaut de paiement partiel. Les investisseurs lui avait fixé mi-mai comme date butoir, sans quoi ils allaient lui demander le paiement ainticipé d'un bonus de plus de 56 milliards de dollars. Mais avec une dette faramineuse de 140 millions de dollars, le groupe aurait difficilement pu accéder à une telle demande.
Avec AFP