Le chaos se poursuit au Yémen où Al-Qaïda s'est emparé, jeudi, d'un aéroport dans le sud-est du pays tandis que des tribus ont mis la main sur un terminal pétrolier de la même région.
Le réseau Al-Qaïda s'est emparé, jeudi 16 avril, d'un aéroport au Yémen, tandis que des tribus ont pris un terminal pétrolier, tirant profit du chaos dans le pays trois semaines après le début de frappes arabes contre les rebelles chiites qui tentent d'y étendre leur pouvoir.
Alors qu'aucune perspective de règlement ne se dessine dans le conflit entre les rebelles houthis et le pouvoir incarné par le président exilé en Arabie saoudite, Abd Rabbo Mansour Hadi, le médiateur de l'ONU au Yémen, Jamal Benomar, a présenté sa démission après des mois d'efforts infructueux.
C’est dans ce contexte d'anarchie totale que des combattants de la branche locale d'Al-Qaïda, Ansar al-Charia, ont pris l'aéroport de Moukalla, chef-lieu de la province de Hadramout (sud-est), après "le retrait sans résistance de l'unité militaire chargée de la sécurité" du site, a déclaré à l'AFP un responsable.
Avec la prise de l'aéroport, le réseau sunnite contrôle désormais l'ensemble de Moukalla à l'exception d'un camp militaire resté aux mains des pro-Hadi. Al-Qaïda, ennemi juré des Houthis même si ces deux groupes combattent le pouvoir d’Abd Rabbo Mansour Hadi, est fortement implanté dans le sud et le sud-est du Yémen.
261 morts et 2 000 blessés à Aden depuis le 26 mars
Lors de la même journée, des hommes armés de tribus locales ont pris le contrôle d'un important terminal pétrolier, Al-Chehr, situé à moins de 50 km à l'est de Moukalla, après le retrait des soldats qui assuraient la protection de ce site relié aux gisements pétroliers de Masila dans le Hadramout, a indiqué une source militaire. Déjà mardi, des tribus s'étaient emparées de l'unique terminal gazier du Yémen, Belhaf, dans la province voisine de Chabwa.
Entre-temps, les violences continuent de ravager le reste du pays avec des raids des avions de la coalition arabe contre les positions des Houthis et des combats entre ces rebelles et les pro-Hadi, notamment à Taëz (sud-ouest) et à Aden, la capitale du sud.
À Aden, 261 personnes ont péri et près de 2 000 personnes ont été blessées depuis le 26 mars, selon le directeur du département de la Santé, Al-Khedhr Lassouar, qui souligne que "90 % des victimes sont des civils".
Avec AFP