Le président américain a fait part mardi de son intention de "supprimer" Cuba de la liste noire des pays soutenant le terrorisme, suscitant l'espoir dans l'île communiste.
L’espoir renaît à Cuba après l’annonce historique de Barack Obama. Le gouvernement de l’île a salué mardi 14 avril la volonté du président américain de retirer l’île communiste de la liste américaine des États soutenant le terrorisme. Cette initiative marque une étape clé vers la normalisation des relations entre les deux pays.
"Le gouvernement de Cuba reconnaît la juste décision prise par le président des États-Unis de supprimer Cuba d'une liste sur laquelle il n'aurait jamais dû figurer", a affirmé la directrice générale chargée des États-Unis au ministère cubain des Affaires étrangères, une manière de se féliciter du geste du président américain. L'île avait posé ce retrait comme préalable au rétablissement de ses relations diplomatiques avec Washington, rompues depuis 1961, l’année de naissance de Barack Obama.
"Comme le gouvernement cubain l'a répété à de multiples reprises, Cuba rejette et condamne tous les actes de terrorisme dans toutes leurs formes et manifestations, ainsi que toute action qui a pour but d'encourager, de soutenir, de financer ou de couvrir des actes terroristes", a ajouté la représentante cubaine.
Dans la rue cubaine l'enthousiasme domine, teinté d'une certaine retenue. "Cette décision d'Obama nous permet, à nous les Cubains, de mesurer le sérieux des étapes qui sont en train d'être franchies, et c'est clair que cela donne espoir", confie Natalia Diaz, travailleuse indépendante de 53 ans de La Havane. Mais pour l'actrice à la retraite Glice Fariñas, âgée de 68 ans, il faut attendre "la levée par Obama de l'embargo, qui lui aussi nous a fait beaucoup de mal".
Quarante-cinq jours pour s'opposer
Le rapport présenté mardi au Congrès par le président américain devra désormais être examiné par les parlementaires américains. Le gouvernement cubain n'a apporté aucun soutien au terrorisme international ces six derniers mois", a fait remarquer le président dans sa note au Congrès. Les élus ont maintenant 45 jours pour manifester leur opposition.
"Bien que je ne sois pas un fervent soutien du régime de Castro, je continue à croire que l'ouverture de l'île aux idées, au commerce et à l'élan américains est la manière la plus efficace de voir un pays plus ouvert et plus tolérant", a déclaré de son côté Dick Durbin, le numéro deux des démocrates au Sénat.
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Les présidents américain Barack Obama et cubain Raul Castro s'étaient serré la main au Panama le 11 avril dernier, un acte sans précédent depuis 1956 et qui marque l'avènement d'une nouvelle ère dans les relations entre les deux ennemis de la Guerre froide.
Devant une trentaine de ses pairs, Barack Obama avait affirmé que le rapprochement entre Washington et La Havane marquait "un tournant" pour les Amériques : "Le fait que le président Castro et moi soyons assis ici aujourd'hui représente un événement historique."
Avec AFP