
Le Conseil de sécurité des Nations unies a imposé mardi un embargo sur les armes à destination des rebelles chiites houthis qui contrôlent une partie du Yémen, et des sanctions contre les partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mardi 14 avril une résolution exigeant le retrait des rebelles houthis des régions qu’ils contrôlent à travers le Yémen. Le texte impose aussi un embargo sur les ventes d'armes à destination de ces insurgés et sanctionne le chef de la milice chiite, Abdoulmalik al Houthi, ainsi qu'Ahmed Saleh, ex-chef de la Garde républicaine et fils de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, par le gel de leurs avoirs à l'étranger et une interdiction de visa.
Ce projet de résolution a été présenté par la Jordanie et des pays arabes du Golfe. Quatorze des 15 pays membres ont voté pour. La Russie, qui entretient des relations amicales avec l'Iran, lui-même favorable aux rebelles chiites houthis, s'est abstenue. L'ambassadeur russe Vitali Tchourkine a souligné que Moscou aurait préféré "que l'embargo sur les armes soit total", c'est-à-dire qu'il concerne les deux camps et pas seulement les Houthis.
Le Conseil a par ailleurs renouvelé son soutien au président yéménite sunnite Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié en Arabie saoudite, et invité les belligérants à régler leurs différends par la négociation, de façon à obtenir "une cessation rapide" des hostilités.
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La résolution n’impose pas à la coalition arabe qui combat les Houthis de suspendre ses raids aériens, qu'elle mène depuis près de trois semaines. Tout au plus exhorte-t-elle les combattants à préserver la population civile et charge-t-elle le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, de "redoubler d'efforts pour faciliter la livraison de l'aide humanitaire et l'évacuation (des civils), y compris par l'instauration de pauses humanitaires si nécessaire".
Des diplomates du Conseil se sont montrés sceptiques à l’égard de ces sanctions. Ils rappellent que selon des experts de l'ONU, le pays compte déjà plus de 40 millions d'armes de tous calibres et que les Houthis ne sont pas réputés pour voyager régulièrement, ni disposer d'importants comptes bancaires à l'étranger.
Avec AFP