Le Finlandais Nokia a annoncé mardi vouloir racheter l'intégralité de l'équipementier franco-américain Alcatel-Lucent. Le gouvernement français s'est dit "attentif" aux éventuelles conséquences sur l'emploi en France d'un tel projet.
Nokia n'est peut-être plus le géant des téléphones qu'il a pu être, mais il n'en a pas pour autant perdu son appétit d'ogre. L'équipementier télécom finlandais a révélé, mardi 14 avril, être en négociation avec son concurrent franco-américain Alcatel-Lucent en vue d'une éventuelle fusion.
"Nokia et Alcatel-Lucent confirment être en discussions sur un possible rapprochement, qui pourrait prendre la forme d'une offre d'échange en actions de Nokia sur Alcatel", précisent les deux groupes dans un communiqué commun. Jusqu'à présent, les analystes s'attendaient, au mieux, à une offre de Nokia sur les activités d'Alcatel-Lucent dans le secteur des réseaux mobiles.
Prudence du gouvernement
Le Finlandais veut donc plus et son concurrent est prêt à en discuter avec lui. Mais l'affaire n'est pas encore faite. "À ce stade, il n'existe aucune certitude quant à l'issue des discussions et à la conclusion d'un quelconque accord ou transaction", ajoutent les deux groupes dans leur communiqué commun.
Fusion Nokia – Alcatel : Vers la naissance d'un champion européen des télécoms ?
Pour les marchés, les ambitions revues à la hausse de Nokia sont une bonne nouvelle. Le cours de l'action d'Alcatel-Lucent a bondi de plus de 11 % mardi. Le gouvernement s'est, quant à lui, montré beaucoup plus prudent. Bercy a souligné que l'État français serait "attentif aux conséquences sur l'emploi [en France] du projet" et aussi "aux conséquences sur l'ensemble de la filière télécoms" sur le territoire national.
Paris milite depuis plusieurs années pour qu'Alcatel reste dans le giron français. En 2013, Arnaud Montebourg avait déjà demandé aux autres groupes français de soutenir financièrement l'équipementier, qualifié d'entreprise stratégique pour la France.
Avec Reuters