Une nouvelle journée de manifestation pour réclamer la démission de la présidente Dilma Rousseff a eu lieu dimanche au Brésil, alors que le pouvoir est éclaboussé par le scandale de corruption Petrobras.
Au Brésil, les partisans de l'opposition ont défilé, dimanche 12 avril, dans une centaine de villes pour réclamer la démission de la présidente Dilma Rousseff, mise à mal par le scandale de corruption Petrobras et par la situation économique. Sous le mot d'ordre "Dilma Dehors !", les défilés, qui ont réunis des mouvements aux revendications disparates, se sont déroulés dans le calme et même parfois dans une ambiance festive.
Selon la police, 275 000 manifestants ont défilé dimanche, tous exigeant la fin de l'impunité dans les affaires de corruption, certains demandant la destitution de la présidente, voire le retour de l'armée au pouvoir.
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"Le mieux pour elle serait de démissionner pour épargner une procédure de destitution au pays", a déclaré une manifestante.
Le 15 mars, une première journée de manifestation avait déjà été organisée au Brésil, rassemblant un million de personnes.
63 % des Brésiliens favorables aux manifestations
Selon l'institut de sondages Datafolha, qui a relevé que cette seconde manifestation a été moins suivie que la première, les trois quarts des Brésiliens sont favorables au mouvement. D’après un sondage, 63 % des Brésiliens veulent une procédure de destitution, mais 64 % doutent qu’une telle procédure puisse mettre fin au second mandat de Dilma Rousseff, entamé en janvier.
Si les partis d'opposition ne semblent pas favorables à une telle procédure, ils encouragent néanmoins les manifestations.
Plusieurs dizaines de responsables politiques brésiliens sont soupçonnés d'avoir bénéficié des largesses du géant étatique Petrobras. Selon l’enquête, l’entreprise pétrolière Petrobras aurait versé des pots-de-vin à des élus, majoritairement de la coalition au pouvoir, puisés dans des contrats surfacturés entre le géant pétrolier et ses sous-traitants, les plus grands groupes de construction du pays. Le trésorier du Parti des travailleurs, au pouvoir, est lui-même officiellement soupçonné d'avoir reçu de Petrobras des pots-de-vin déguisés en contributions électorales légales. Il sera prochainement jugé avec 26 comparses, dans un premier volet de l'affaire.
Treize sénateurs, 22 députés, deux gouverneurs, le trésorier, d'anciens fonctionnaires de la présidence et d'ex-élus sont dans le collimateur de la justice pour leur supposée participation à ce vaste système de corruption qui aurait brassé jusqu'à quatre milliards de dollars en une décennie, selon les enquêteurs. Pour l’heure, le nom de Dilma Rousseff n’apparaît nulle part.
Avec AFP et Reuters