Le Premier ministre indien Narendra Modi effectue depuis jeudi sa première visite officielle en France. Il doit rencontrer vendredi François Hollande, avec qui il devrait notamment parler Rafale et nucléaire.
Le Premier ministre indien Narendra Modi, arrivé en France jeudi 9 avril, rencontrera François Hollande ce vendredi dans le cadre d'une visite de trois jours à fort caractère économique, qui le verra notamment aborder les dossiers Rafale et Areva, objets de longues négociations entre Paris et New Delhi.
Le président français a averti qu'il ne souhaitait pas que ces gros contrats dominent un séjour d'abord destiné à conforter les liens entre la France et l'Inde, qui ont noué un partenariat stratégique.
Son entourage a d'ailleurs confirmé qu'il ne fallait pas s'attendre à des "annonces". Cependant, selon le journal Le Monde, le gouvernement indien pourrait faire jouer une option dans le contrat signé avec Dassault en 2012 prévoyant l’achat de 126 rafales fabriqués en Inde. Ainsi le premier ministre pourrait annoncer l’achat, par l'Inde, de 63 Rafale fabriqués en France pour un montant de 7,2 milliards d’euros. "[Ces contrats feront] évidemment partie des sujets abordés" par Narendra Modi, affirmait-on vendredi côté indien.
"Ce n'est pas une visite destinée à arracher un contrat", a commenté un conseiller présidentiel, ajoutant que le Premier ministre indien devait toutefois rencontrer des responsables de Dassault.
Selon le journal "Times of India", l'Inde a demandé au groupe industriel français de s'en tenir au prix initialement annoncé pour ses Rafale, dont l'achat fait l'objet de négociations depuis trois ans. De 12 milliards de dollars (environ 11 milliards d'euros), le contrat envisagé serait maintenant passé à 20 milliards de dollars (18,3 milliards d'euros), en raison des retombées liées à la construction d'une partie des avions en Inde.
Construire la plus puissante centrale nucléaire au monde
Un autre gros dossier industriel concerne le projet de construction, en partenariat avec Areva, de la plus puissante centrale nucléaire au monde (avec six réacteurs EPR) sur la côte occidentale de l'Inde. Selon un responsable du groupe public Nuclear Power Corporation of India Limited (NPCIL), le gouvernement indien en place depuis l'an dernier est déterminé à boucler ce dossier.
Narendra Modi a ainsi fait de l'énergie nucléaire un pilier de sa politique d'"énergie propre", élément-clé du développement d'un pays d'1,3 milliard d'habitants dont la croissance annuelle dépasse 7 %.
Autour du slogan "Make in India", Narendra Modi veut par ailleurs favoriser les transferts de technologies et créer des emplois pour les 12 millions de jeunes Indiens qui entrent chaque année sur le marché du travail.
L'un des accords signés vendredi à l'Élysée pourrait notamment concerner Areva et Larsen & Toubro pour la production de certains composants pour centrales nucléaires, a-t-on appris de source proche du dossier.
Avec Reuters