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La Grèce a honoré le remboursement de plus de 450 millions d’euros au Fonds monétaire international en avril. Le pays n’est pas en défaut de paiement, mais des temps plus durs sont d’ores et déjà prévus par les analystes.

Après plusieurs jours de suspense, la Grèce est parvenue à verser 459 millions d'euros au Fonds monétaire international (FMI), une somme équivalente à la tranche d'un prêt européen arrivant à échéance jeudi 9 avril. Il s'agit de la dernière tranche d'aide dans le cadre des plans Union européenne-FMI d'un montant total de 240 milliards d'euros lancés en 2010, en échange de réformes drastiques du pays. La Grèce peut donc souffler, mais après ?

Mais des analystes bancaires ont déjà prévenu que les difficultés, notamment de paiement des salaires et des pensions de fonctionnaires, pourraient intervenir à la mi-mai, date à laquelle la Grèce devra rembourser 767 autres millions d’euros au FMI. Et pour cause : les ressources du pays se sont encore taries depuis l'arrivée au pouvoir fin janvier du gouvernement de gauche radicale Syriza.

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La visite de Tsipras à Moscou jette un froid

Dans ce contexte, Alexis Tsipras, qui doit jongler entre créanciers et opinion publique grecque qui accuse le gouvernement de ne pas être assez ferme face à la Troïka (Banque centrale européenne, Commission européenne et du FMI), cherche des soutiens ailleurs. Il poursuivait, jeudi, sa visite à Moscou, revendiquant son droit à mener la politique étrangère de son choix, malgré les relations tendues entre l'Union européenne et la Russie concernant la crise ukrainienne. Il a notamment critiqué, mercredi, les sanctions décidées par l'Union européenne et les États-Unis contre la Russie.

Si le Premier ministre grec n'a pas demandé d'aide financière directe à Moscou, les deux pays ont prévu de renforcer leur coopération économique, notamment la construction d’un gazoduc entre la Russie et la Turquie. Vladimir Poutine a en outre précisé que Moscou pourrait allouer des crédits à des projets communs aux deux pays. Athènes rembourserait ces prêts sur les bénéfices issus de ces projets, a-t-il précisé.

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Cette visite risque de froisser ses partenaires européens au plus mauvais moment, alors qu'un groupe technique européen examine toujours les 26 pages de propositions de réformes déposées par Athènes, qui attend depuis août un versement de 7,2 milliards d'euros d'aide européenne. L’Eurogroupe devra décider le 24 avril, à Riga, s’il valide les projets de réformes grecs pour commencer à débloquer les aides.

avec AFP