Le président kényan Uhuru Kenyatta a décrété samedi trois jours de deuil national à compter de dimanche, après l'attaque de l'université de Garissa qui a fait 148 morts jeudi. Il promet une réponse "sévère" à cet attentat perpétré par les Shebab.
Fermeté et sévérité. Pour son premier discours depuis l’attentat des Shebab qui a fait 148 morts au Kenya, le chef de l’État Uhuru Kenyatta a affirmé samedi que son gouvernement répondrait "le plus sévèrement possible à l'attaque et à toute autre attaque".
Trois jours de deuil national ont été décrétés, trois jours durant lesquels les drapeaux seront mis en berne. "Le gouvernement fera tout son possible pour soutenir les victimes et leurs familles", a assuré le président kényan. Ajoutant que tous les responsables et complices de cette attaque seraient "traduits en justice".
it"Le terrorisme est profondément implanté dans notre société"
Uhuru Kenyatta s'était brièvement exprimé jeudi dans la journée, quelques heures après le début de l'attaque, à l'aube, mais il était depuis resté totalement silencieux. C'est son ministre de l'Intérieur, Joseph Ole Nkaissery, qui avait annoncé la fin du siège.
Samedi, le président a affirmé que la lutte contre ce type d’attaque était particulièrement ardue. "Contrer le terrorisme est devenu difficile, car ceux qui le planifient et le financent sont profondément implantés dans nos communautés ; et ils étaient considérés comme des gens ordinaires et inoffensifs", a cependant averti le chef de l'État.
"La radicalisation qui engendre le terrorisme se déroule au grand jour, dans les écoles coraniques, les maisons et les mosquées avec des imams sans scrupules", a-t-il encore mis en garde.
it"Attention à la stigmatisation"
Uhuru Kenyatta a également appelé "tous les Kényans, toutes les Églises et tous les dirigeants locaux à parler haut et fort, en faveur de l'unité (du pays) et faire en sorte que notre colère, justifiée (...) ne débouche sur la stigmatisation de personne". "Cela ne ferait que jouer le jeu des terroristes, a-t-il ajouté. Restons unis pour sauvegarder notre paix et notre stabilité".
itPrès de la frontière somalienne, sur la côte kényane ou même à Nairobi, le Kenya a été visé ces dernières années par de nombreuses attaques attribuées aux Shebab ou ouvertement revendiquées par eux.
À chaque fois, la réaction des forces de l'ordre kényanes a été dénoncée par des groupes de défense des droits de l'Homme, déplorant une stigmatisation et un harcèlement systématiques de la communauté somali ou somalienne du pays.
Avec AFP