Les syndicats de Radio France ont décidé mardi, après 14 jours de grève, de reconduire le mouvement pour mercredi. Alors que les négociations avec la direction sont infructueuses, les journalistes en appellent au gouvernement.
Sur les ondes des stations de Radio France, la musique a remplacé les programmes depuis treize jours et le conflit social s'enlise : mardi 31 mars, la grève a été reconduite pour un quatorzième jour d'affilée mercredi. Les négociations entre syndicats et direction se trouvant dans l'impasse, tandis que les journalistes en appellent au gouvernement.
Au terme d'une heure et demie d'assemblée générale, la grève a été votée à main levée à l'unanimité lundi. Certains salariés, las des discussions infructueuses entre les syndicats et la direction, réclamaient des actions coup de poing.
"On va revoter la grève et qu'est-ce qui va se passer ? Il faut un rebondissement, on est dans l'impasse", commentait une salariée. "Ils comptent sur le pourrissement (...). Peut-être qu'il va falloir des actions un peu plus musclées", déclarait quelques minutes plus tôt Aline Payet de la CGT.
Faible mobilisation des journalistes
La société des journalistes (SDJ) de Radio France a demandé, quant à elle, à l'État "d'assumer sa responsabilité" envers le groupe en lui fournissant "des moyens dignes de ce nom", sans pour autant prendre position sur la grève en cours. De son côté, le Syndicat national des journalistes (SNJ) n'a pas appelé à la grève. Seuls 14 journalistes sur les 700 que comptent Radio France étaient en grève lundi, selon la direction.
Interrogé à l'issue de l'assemblée générale, un technicien leur reprochait justement d’être "un peu dans leur coin". "Ils ont peur de rompre avec leur public. Mais s'ils étaient là, on serait plus forts", a regretté ce salarié.
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Le conflit dans l'impasse
La direction de Radio France, elle, est convaincue que le mouvement s'essouffle. "Il est compliqué de sortir d'un mouvement long mais le taux de grévistes diminue, il est actuellement de 7,21 %, plus faible qu'au début du mouvement. Il y a des salariés qui veulent reprendre le travail", a affirmé Catherine Sueur, directrice générale déléguée de l’établissement public. "Les syndicats attendent peut-être des choses qu'on n'a pas la capacité de leur donner, au vu de la situation économique de Radio France", a-t-elle estimé.
Les grévistes réclament notamment de conserver les deux orchestres de Radio France et rejettent les projets d'externalisation. La semaine dernière, le PDG Mathieu Gallet a annoncé aux salariés un possible plan de départs volontaires pour 200 à 300 salariés seniors, afin d'économiser 17 à 24 millions d'euros en masse salariale.
Jeudi, l'intersyndicale de Radio France pourrait être reçue par les députés socialistes Patrick Bloche et Michel Françaix à l'Assemblée, selon un syndicaliste de l’Unsa, pour tenter de trouver une issue au conflit.
Avec AFP