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Présidentielle nigériane : Buhari et Jonathan au coude à coude

Selon les résultats partiels de la présidentielle nigériane, Buhari et Jonathan sont au coude à coude. Alors que le dépouillement des voix a repris, mardi, un représentant du parti du président sortant a refusé de reconnaitre ces résultats.

Au Nigeria, la course à la présidentielle est serrée, selon les résultats partiels officiels. D’après une annonce de la Commission électorale indépendante (Inec), lundi 30 mars, le candidat de l'opposition nigériane, Muhammadu Buhari, devance le président sortant, Goodluck Jonathan. Selon un décompte partiel de l'agence Reuters, Buhari obtiendrait 14,6 millions de voix contre 11,3 millions pour Jonathan.

Interrompu la veille à 22 h 30 GMT, le dépouillement de ce scrutin présidentiel, le plus serré de l'histoire du Nigeria, a repris mardi à 9 h GMT, dans un climat tendu. Des débordements sont à craindre. Un représentant du Parti démocratique populaire (PDP) du président sortant a déclaré à la télévision ne pas reconnaître le président de la commission électorale qui annonçait les résultats, selon Nicolas Germain, envoyé spécial de France 24 à Abuja. " Il a pris le micro pour ce faire et son intrusion a été diffusée en direct à la télévision. Beaucoup de Nigérians présents se disent déçus par cette intervention. Ce coup d'éclat pourrait indiquer que le PDP refuse de reconnaître la commission électorale car les résultats finaux ne doivent pas être très bons pour Goodluck Jonathan" a expliqué l’envoyé spécial de France 24.

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Présidentielle nigériane : Buhari et Jonathan au coude à coude

Violences et soupçons de fraudes

Dès dimanche, des violences ont éclaté dans l'État pétrolier de Rivers (sud), où le Congrès progressiste (APC) de Buhari accuse l'Inec et le PDP de Jonathan de fraudes électorales. D'autres heurts sont redoutés à l'annonce des résultats, comme lors de la présidentielle de 2011 où près d'un millier de personnes avaient été tuées.

Redoutant de nouveaux affrontements, l'Union africaine (UA) a appelé à recourir "aux moyens légaux existants au cas où il y aurait contestation des résultats" de ces élections, qui ont, selon elle, respecté "les principes continentaux des élections démocratiques".

Washington et Londres ont également fait part de leur inquiétude au sujet de "possibles interférences politiques" dans le décompte des voix au niveau régional.

Ces craintes sont "sans fondement" et "il n'y a aucune preuve d'interférence politique", a rétorqué très rapidement la Commission électorale indépendante nigériane (Inec). Femi Fani-Kayode, le porte-parole de campagne du président sortant a qualifié ces propos de "balivernes absolues".

Au Nigeria, le vainqueur doit obtenir, en plus de la majorité des suffrages exprimés, au moins 25 % des voix dans les deux tiers des 36 États de la fédération auxquels s'ajoute le territoire de la capitale fédérale, Abuja.

Outre le président, les 69 millions d'électeurs nigérians inscrits, sur 173 millions d'habitants, ont également voté ce week-end pour élire les 109 sénateurs et les 360 députés que compte le Parlement.

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Portrait de Muhammadu Buhari
Présidentielle nigériane : Buhari et Jonathan au coude à coude

Avec AFP