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Vidéo : les déplacés nigérians privés de vote

Des dizaines de milliers de déplacés qui ont fui les combats entre l'armée nigériane et le groupe islamiste Boko Haram, dans le nord-est du pays, ne pourront pas aller voter ce samedi. Reportage dans la banlieue d'Abuja, la capitale.

Les autorités nigérianes affirment depuis plusieurs semaines avoir fait tout leur possible pour que les dizaines de milliers de déplacés nigérians dans le pays puissent aller voter, ce samedi. Dans la banlieue d'Abuja, cette promesse ne semble pas avoir été tenue.

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Une équipe de France 24 a pu aller à la rencontre de Nigérians qui ont fui leurs habitations dans le nord du pays, en proie aux combats entre l'armée régulière et les islamistes de Boko Haram. Vivant sous des tolles ou dans des bâtiments insalubres, ils sont près de 2 000 à vivre comme des "squatteurs", presque sans aucune ressource, sur ce terre-plein dans la banlieue d'Abuja.

Tous dénoncent l'inaction du président sortant Goodluck Jonathan."On a vu des bombardements, des morts, des destructions, certains ont été tués et laissés dans la brousse comme des animaux. Donc, je n'aurai pas pu voter pour Jonathan et je prie pour que [Muhammadu] Buhari gagne, parce qu'on verra peut-être un peu de changement", confie Habib Waziri, assis à côté de sa femme.

Pour tous ces déplacés, l'avenir dépendra du résultat de la présidentielle. "Tout ce qu'on veut, c'est rentrer chez nous. Si Buhari gagne, on pourra rentrer chez nous. Mais si Jonathan gagne, alors on ne sait pas ce qui peut arriver", estime Fatima Moussa, une autre réfugiée dans son propre pays.

Depuis 2009, l'insurrection de Boko Haram et sa répression par les forces nigérianes ont fait plus de 13 000 morts au Nigeria et plus de 1,5 million de déplacés.