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"Toyota Ville" frappée par la crise du secteur automobile

Plus qu'une entreprise, Toyota est une icône pour le Japon. Le constructeur automobile a même donné son nom à une ville de l'ouest du pays. Les répercussions économiques des pertes historiques du géant y sont d'autant plus ressenties.

Au Japon, c’est un mythe qui s’écroule. Toyota, symbole de la puissance économique de l’archipel asiatique, subit de plein fouet les effets de la crise économique mondiale, entraînant dans sa chute toute l’économie d’une région.

C'est la première fois que Toyota, fondé il y a 72 ans, termine un exercice sur un résultat d'exploitation dans le rouge depuis qu'il a commencé à publier ses résultats en 1941.

Victime de l’effondrement de ses marchés au Japon, en Amérique de Nord et en Europe,  le premier constructeur automobile mondial a annoncé les premières pertes de son histoire : 3,3 milliards d’euros pour l’année fiscale 2008-2009.

3 000 salariés licenciés en novembre


La province d’Aïchi, à l'ouest du pays, près de Nagoya, est la première victime de ce marasme. Elle vit depuis des décennies de la production de Toyota, qui employait avant ses pertes 80 % de la main d’œuvre locale. Pour les locaux, la crise à un nom : le "Toyota choc".

Plus qu’une entreprise, Toyota est une icône au Japon. Le groupe automobile a donné son nom à une ville de 400 000 habitants, "Toyota Ville". Mais avec la crise, la municipalité a dû tirer un trait sur bon nombre de ses avantages.  

Les répercussions sur l’emploi et l’économie locales ont été immédiates : 3 000 personnes licenciées en novembre, soit la moitié de ses salariés en CDD. Dans une extrême précarité, intérimaires et travailleurs étrangers se retrouvent sans ressource, sans domicile, parfois réduits à la soupe populaire.