
La zone euro enregistre un recul de 2,5 % de son produit intérieur brut (PIB) par rapport au trimestre précédent - une baisse historique. C'est le quatrième trimestre consécutif de repli de l'activité.
AFP - La zone euro s'est enfoncée un peu plus dans la récession au premier trimestre, avec un recul de 2,5% de son Produit intérieur brut par rapport au trimestre précédent, une baisse sans précédent et supérieure à celle des Etats-Unis, selon des statistiques publiées vendredi.
Les seize pays utilisant la monnaie unique ont enregistré leur quatrième trimestre consécutif de repli de l'activité, puisque le PIB s'était déjà contracté de 0,2% tant au deuxième qu'au troisième trimestre 2008, puis de 1,6% au quatrième trimestre de l'année dernière.
C'est la plus forte baisse du PIB de la zone euro sur un trimestre depuis la création de statistiques pour cette zone, en 1995, a précisé l'Office européen des statistiques, Eurostat.
La zone euro en tant que telle existe seulement depuis 1999, mais l'office a recalculé les chiffres pour les années précédentes.
Comparé au premier trimestre 2008, la baisse atteint même 4,6%.
C'est plus que prévu par les économistes, qui attendaient un recul de 2,2% de trimestre à trimestre et de 4,1% sur un an, selon un consensus diffusé par l'agence d'informations financières Dow Jones Newswires.
L'Union européenne dans son ensemble, constituée de 27 pays, a également enregistré une contraction de son économie de 2,5% sur un mois, après un repli de 1,5% au trimestre précédent. Sur un an, le recul est de 4,4%.
La contraction de l'économie européenne est largement supérieure à celle des Etats-Unis, d'où est pourtant partie la crise financière, à l'origine aujourd'hui d'une récession mondiale sans précédent depuis 1945.
Les Etats-unis ont connu un repli de 1,6% de leur PIB au premier trimestre, par rapport au précédent, après -1,6% déjà au quatrième trimestre 2008.
Parmi les grandes économies de la zone euro, l'Allemagne a été particulièrement touchée, avec un recul de 3,8% de son PIB sur le trimestre, sa plus forte baisse depuis le début de la publication des données trimestrielles en 1970. Du fait de l'importance des exportations dans son économie, ce pays est le plus touché par le ralentissement planétaire.
L'Italie a connu une baisse de 2,4%, l'Espagne de 1,8%.
La France, qui s'en sort un peu mieux, voit son PIB chuter de 1,2% seulement.
Hors zone euro, le Royaume-Uni a vu son économie se contracter de 1,9% sur le trimestre.