La cour d'appel de Paris a annulé la mise en examen pour "diffamation" de Vittorio de Filippis, l'ancien directeur de la publication de "Libération", ainsi que le mandat d'amener délivré par la juge d'instruction chargée du dossier.
AFP- La cour d'appel de Paris a annulé vendredi la mise en examen et le mandat d'amener délivrés à l'encontre de l'ancien directeur de la publication de Libération, Vittorio de Filippis, objet en novembre d'une interpellation controversée dans une affaire de diffamation.
M. de Filippis avait été interpellé le 28 novembre par des policiers du Raincy (Seine-Saint-Denis) sur un mandat d'amener de la juge parisienne Muriel Josié. Celle-ci l'avait mis en examen pour diffamation publique envers Xavier Niel, fondateur du fournisseur d'accès internet Free.
Le journaliste dit avoir été menotté, insulté devant l'un de ses fils par les policiers et fait l'objet de deux fouilles à corps.
L'affaire a provoqué l'indignation dans les médias et la classe politique, qui ont jugé les mesures employées disproportionnées avec les faits reprochés.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a considéré que les conditions de son interpellation au petit matin n'étaient pas "proportionnées à la gravité de l'infraction". "L'interrogatoire immédiat de Vittorio de Filippis par le juge d'instruction ne s'imposait pas pour les nécessités de la procédure", a aussi jugé la chambre.
Elle a également estimé que la preuve n'avait pas été apportée de précédentes convocations du journaliste et qu'il n'avait pas eu la possibilité de se défendre lors de sa mise en examen.
Si le mandat d'amener et la mise en examen ont été frappés de nullité, la procédure n'est pas terminée pour autant, le journaliste étant susceptible d'être à nouveau convoqué pour être mis en examen dans l'affaire, a dit son avocat à l'AFP, Me Jean-Paul Levy.