Professeure de français à la retraite, Remi Sonaiya est l'unique femme candidate à l'élection présidentielle nigériane. Avec son parti Kowa, elle veut prouver qu'il est possible de faire campagne sans "parrain" et sans jet privé.
Âgée de 60 ans, Remi Sonaiya est la seule femme en lice pour l'élection présidentielle nigériane du 28 mars. Avec peu de soutiens politiques, peu de moyens financiers, aucune publicité, ni aucun passage à la télévision, Remi Sonaiya est assez peu visible. Qu'importe, elle diffuse ses idées sur les réseaux sociaux et dans la rue, en allant directement à la pêche aux voix au contact de la population.
Elle et son parti, Kowa, veulent prouver qu'il est possible de faire campagne sans "parrain", ni jet privé - dans un pays où les hommes politiques ont coutume de dépenser des fortunes dans des meetings gigantesques et de distribuer les cadeaux. "À chaque fois que je me présente quelque part, on me demande d'apporter de l'argent. C'est navrant, mais c'est la réalité que les habitants ont toujours vécue jusqu'ici", explique-t-elle à France 24.
Son programme se centre sur les problèmes économiques, sociaux et sécuritaires de son pays. "Tout est à refaire, confie-t-elle, il faut surveiller l'état des routes, s'occuper de nos hôpitaux toujours en grève. Il faut surveiller l'éducation. C'est inacceptable que la plus grande partie de nos ressources soit utilisée pour une petite minorité de gens", explique la candidate.
Son mari est son premier soutien. Interrogé par France 24, il est persuadé que si son épouse est élue présidente, elle sera une personnalité intègre. "Elle prône l'égalité, elle a toujours été comme ça. Elle se demande sans cesse comment rendre les choses plus juste", confie-t-il.
Reste que le Kowa fait figure de poids-plume par rapport aux énormes machines électorales qui œuvrent pour le président candidat Goodluck Jonathan et son principal rival, l'ancien général Muhammadu Buhari. Même si ses chances sont minces, Remi Sonaiya reste dans la course. Son ambition : montrer qu'un jour, une femme accédera, elle aussi, à la magistrature suprême.