Les rebelles chiites houthis ont pris dimanche une partie de Taëz, la 3e ville du Yémen, confirmant leur avancée vers Aden, où s'est réfugié le président Abd Rabbo Mansour Hadi.
Les Houthis, maîtres de la capitale yéménite Sanaa depuis février, poursuivent leur avancée vers le sud. Dimanche 22 mars, ils contrôlaient une partie de Taëz, la 3e ville du pays, dont son aéroport militaire et plusieurs bâtiments gouvernementaux.
Les rebelles chiites sont désormais à moins de 200 km d'Aden, où s'est réfugié le président Abd Rabbo Mansour Hadi, marginalisé mais toujours reconnu par la communauté internationale. Le Conseil de sécurité de l'ONU a émis dimanche soir une déclaration unanime de soutien au président yéménite, lors d'une réunion d'urgence à New York.
Des milliers de personnes sont sorties dans les rues de Taëz pour protester contre la présence des miliciens houthis, qui ont tiré à balles réelles tuant un manifestant et en blessant cinq autres, selon des militants.
La conquête de Taëz permettrait aux Houthis d'avancer aussi vers le détroit stratégique de Bab al-Mendeb, à l'embouchure du golfe d'Aden et de la mer Rouge, une importante voie maritime pour le commerce international.
Le Yémen est au bord de la guerre civile, entre les Houthis chiites, soutenus par l'Iran et une partie de l'armée restée loyale à l'ancien président Ali Abdallah Saleh (au pouvoir de 1978 à 2012), les partisans fidèles au président Hadi, appuyés par les monarchies sunnites du Golfe, et le groupe sunnite Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), qui sévit dans le sud et le sud-est du pays depuis plusieurs années.
Les événements se sont précipités avec des combats jeudi à Aden entre partisans et adversaires du président Hadi et des attentats menés contre deux mosquées chiites vendredi à Sanaa, qui ont fait 142 morts. Les États-Unis ont évacué leur personnel encore présent dans le pays, dont des militaires.
Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir dans la journée pour examiner la situation au Yémen après l'appel lancé par Hadi en faveur d'une "intervention d'urgence" de l'ONU.
Acculé par les rebelles, le président avait réussi quitter Sanaa en février et s'est réfugié à Aden. Sa résidence dans cette ville du sud du pays a été à plusieurs reprises visée par des raids aériens, qui ont été repoussés par des tirs de DCA.
Avec AFP et Reuters