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Au terme d'un match débridé, l'Angleterre a battu la France (55-35) à Twickenham, mais cette victoire n'a pas suffi au XV de la Rose pour s'imposer dans le Tournoi des VI nations. Le trophée est revenu à l'Irlande, qui a étrillé l'Écosse (40-10).

La défaite est moins cuisante qu'elle n'en a l'air sur le papier. Battu 55-35 par l'Angleterre à Twickenham, samedi 21 mars, le XV de France a aussi montré de belles choses, de quoi entretenir l'espoir à six mois du Mondial. Le Tournoi des VI Nations est lui revenu à l'Irlande, largement dominante face à l'Écosse (40-10).

Ce 99e "crunch" marquera les esprits. Certes, l'exécution n'a pas toujours été à la hauteur des ambitions de jeu des deux équipes, mais rarement le "Temple du rugby" qu'est Twickenham aura vu pareille orgie de passes et d'intensité.

Douze essais au total furent inscrits (7 pour l'Angleterre, 5 pour la France) et le XV de la Rose a battu son nombre de points inscrits face à son rival d'Outre-Manche (48 en 2001) tandis que les Bleus ont flirté avec leur record de 1972 (37).

Le XV de France savait qu'il n'y avait plus rien à attendre de ce match, si ce n'est enfin livrer une copie pleine et aboutie avant d'attaquer la préparation au Mondial. Maussade vainqueur de l'Écosse (15-8), triste perdante en Irlande (18-11) puis contre le pays de Galles (20-13), la France s'acheminait vers un Tournoi complètement raté, avant de reprendre quelques couleurs en Italie (29-0), puis d'affirmer son caractère dans la capitale anglaise.

Une défense qui prend l'eau

Devant 82 000 spectateurs survoltés et dans un contexte franchement hostile, on se dit que ces Bleus parfois si adolescents ont passé un sacré test de maturité. Les partenaires de Thierry Dusautoir ont aussi fait preuve de résilience pour surmonter une entame ratée, ponctuée d'un essai du demi de mêlée Ben Youngs, grand homme du match, après une minute 39 secondes de jeu.

Les Anglais ont viré en tête à la pause (27-15), en capitalisant autant sur leur enthousiasme que sur les défaillances au pied de l'ouvreur Jules Plisson qui avait abandonné alors 8 points face aux poteaux. Mais jamais les Bleus n'ont rendu les armes, à l'image de leur impeccable retour de seconde période et ce magnifique essai de Maxime Mermoz (43), après plusieurs temps de jeu bien maîtrisés et une intéressante liaison entre avants et arrières.

Des bons éléments à garder en tête en vue de la Coupe du monde qui s'ouvrira aussi à Twickenham pour les Bleus, face à l'Italie, le 19 septembre. Au rayon négatif, les Bleus ont montré leurs limites physiques et la cause anglaise semblait entendue à mesure que l'on progressait en seconde période. Surtout, la défense, arme absolue des Français jusque-là, a sérieusement pris l'eau face aux vagues d'attaque de le jeunesse anglaise.

Doublé pour l'Irlande

Ce fut une bataille sous très haute tension, les Anglais ayant appris avant le début du match qu'il leur fallait s'imposer avec 26 points d'écart au minimum, pour espérer remporter le Tournoi pour la première fois depuis 2011.

Avec "seulement" 20 points d'avance sur les Bleus, ils laissent le trophée à l'Irlande, qui a étrillé les Écossais. Le XV du Trèfle, dont le jeu a été jugé par la presse trop restrictif en début de tournoi, a démontré le contraire samedi, en inscrivant quatre essais, soit autant que lors des quatre premières journées.

Les Irlandais, tenants du titre, réalisent ainsi le doublé pour la première fois depuis 1948-49.

Dans le troisième match de la journée, les Gallois aussi ont assuré le spectacle en Italie (61-20). Bien qu'accroché à la mi-temps (14-13), le XV du Poireau a passé la vitesse supérieure après la pause, inscrivant au total huit essais, dont un triplé de l'ailier George North.

Avec AFP