Le président élu Barack Obama a nommé son ancienne rivale démocrate Hillary Clinton au poste de secrétaire d'État. Par ailleurs, l'actuel secrétaire à la Défense Robert Gates a été reconduit dans ses fonctions, à la tête du Pentagone.
REUTERS - Barack Obama a dévoilé lundi son équipe chargée de la sécurité nationale, officialisant la nomination de la sénatrice Hillary Clinton au département d'Etat et le maintien de Robert Gates à la tête du Pentagone.
Lors d'une conférence de presse à Chicago, le président élu, qui succédera à George Bush le 20 janvier, s'est dit "absolument engagé" à éliminer la menace du terrorisme. "Nous ne pouvons tolérer un monde où des innocents sont tués par des extrémistes qui s'appuient sur des idéologies faussées", a-t-il dit.
Le futur 44e président des Etats-Unis a réitéré son projet de rapatrier les forces américaines d'Irak dans un délai de seize mois mais précisé qu'il demanderait l'avis des militaires.
"Je crois que seize mois constituent le bon délai mais, comme je l'ai constamment dit, j'écouterai les recommandations de mes commandants", a-t-il dit.
"Nous ferons également en sorte de disposer d'une stratégie et des moyens nécessaires au succès contre Al Qaïda et les taliban", a-t-il indiqué par ailleurs, annonçant une poursuite des investissements militaires et un renforcement des troupes au sol "pour vaincre les menaces du XXIe siècle".
Continuité au Pentagone
Barack Obama a esquissé les priorités de sa politique étrangère en évoquant les dossiers nucléaires iranien et nord-coréen et la recherche de la paix au Proche-Orient.
"Il y a beaucoup à faire, de la prévention d'une prolifération des armes nucléaires en Iran et en Corée du Nord jusqu'à la recherche d'une paix durable entre Israël et les Palestiniens, en passant par le renforcement des institutions internationales", a-t-il dit.
Il reviendra à Hillary Clinton, son ex-rivale dans la primaire démocrate, de mettre en oeuvre cette politique. Lors de la campagne interne, au premier semestre, son discours avait été plus dur que celui d'Obama.
Elle avait notamment critiqué la "naïveté" de son adversaire sur la possibilité d'avoir des discussions directes avec des pays comme l'Iran, la Syrie ou la Corée du Nord.
Avec le maintien de Robert Gates à la tête du Pentagone, où Bush l'avait placé fin 2006 pour remplacer Donald Rumsfeld, l'un des principaux artisans de l'intervention en Irak, Barack Obama confirme sa volonté de transcender les lignes partisanes.
Il s'offre également une garantie de continuité alors que l'armée américaine est engagée sur deux fronts, en Irak et en Afghanistan.
Pragmatisme
Dans un communiqué diffusé au préalable par ses services, le futur président souligne sa volonté de présider à une "nouvelle aube du leadership américain" intégrant la puissance militaire, la diplomatie et l'économie.
Trois autres nominations complètent la mise en place de l'équipe qui sera chargée de la sécurité nationale : le général James Jones, issu du corps des "marines" et ancien commandant militaire de l'Otan, est nommé conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche; le département de la Sécurité intérieure va à la gouverneure démocrate de l'Arizona, Janet Napolitano; Susan Rice deviendra, elle, représentant permanent des Etats-Unis auprès des Nations unies.
"L'équipe que nous avons réunie aujourd'hui est exceptionnellement faite pour accomplir sa mission", assure Barack Obama dans ce communiqué. "Ils partagent mon pragmatisme sur l'utilisation de la puissance et mon sens de l'usage du rôle de l'Amérique comme leader du monde", ajoute-t-il.
La nomination d'Eric Holder au poste d'Attorney General (ministre de la Justice) a également été confirmée lundi.
Cet ancien de l'administration Bill Clinton va devenir le premier Noir à diriger le département de la Justice. Il lui reviendra à ce titre de s'atteler à la fermeture de la prison militaire de Guantanamo, où l'armée américaine détient encore quelque 250 ennemis combattants capturés sur différents théâtres de la "guerre contre le terrorisme".