Les Bleus ont une dernière chance de briller dans le Tournoi des VI Nations, samedi en Angleterre. Leur tâche s'annonce très difficile face à des Anglais qui rêvent de rester invaincus à domicile jusqu’à la Coupe du monde qu’ils accueilleront.
"Je sais ce que la France peut faire. Notre seule défaite l'an passé, c'était là-bas et cela me travaille encore (24-26 sur un essai à deux minutes de la fin de Gaël Fickou). Je vais le rappeler aux joueurs", a confié cette semaine le sélectionneur anglais Stuart Lancaster, quelques jours avant le match de samedi 21 mars.
Il n’est pas question pour lui de prendre à la légère cette équipe de France, pourtant à la peine depuis plusieurs mois. Les Bleus manquent de constance dans leurs performances. Et leur manager, Philippe Saint-André, aux commandes depuis trois ans, donne le sentiment d’être encore à la recherche d’une équipe type.
Les dernières sorties du XV de France ont conforté cette sensation de flottement : la France a certes gagné deux matches dans le Tournoi des VI nations, mais c’était face aux deux équipes les plus faibles de cette compétition, l’Écosse et l’Italie. L’Angleterre a, elle, réussi à battre le pays de Galles à Cardiff (21-16) mais a dû s’incliner à Dublin face aux Irlandais (9-19).
Le dernier classement mondial en date montre l’écart qui existe actuellement entre ces deux équipes : la France pointe à la 7e place et l’Angleterre à la 4e. Mais les amateurs de rugby savent que le match qui voit s’opposer chaque année l’Angleterre et la France dans le Tournoi (le crunch) prend un tour très particulier tant la victoire est prestigieuse. Et les statistiques montrent que Français et Anglais font jeu égal depuis une vingtaine d’années, la France et l’Angleterre ayant chacune gagné 10 crunches au cours des 20 dernières éditions du Tournoi.
Un vaste chantier anglais
À six mois du début de la Coupe du monde 2015 dans ce même stade de Twickenham, les Anglais ont à cœur de marquer leur domination sur leurs rivaux français. Et ce même si les deux équipes ont prévu de s’affronter deux fois cet été en matches amicaux de préparation.
Les Anglais et les Français, qui jouent dans deux groupes de qualification différents, ne savent pas encore s’ils s’affronteront lors de la prochaine Coupe du monde. Mais les éditions précédentes leurs ont appris à préparer cette éventualité : au cours des sept Coupes du monde organisées depuis 1987, les Anglais ont joué cinq fois contre les Bleus, pour un bilan de trois victoires du XV de la Rose.
Leur opposition à Twickenham prendra donc ainsi un relief particulier. Stuart Lancaster a commencé un vaste chantier en 2012 pour rajeunir l’équipe d’Angleterre. Et il a lancé des joueurs très prometteurs qui excellent cette année dans le championnat local et en Coupe d’Europe, à l’instar du trois-quart centre Jonathan Joseph ou de l’ouvreur George Ford. Il souhaite désormais que son groupe gagne en régularité et en efficacité.
Pour les Bleus, la pression sera bien moindre sur cette rencontre. Solides en défense lors des matches du Tournoi, les Français semblent capables de rivaliser en puissance avec l'Angleterre. Mais ils présentent un visage très décevant en attaque et donnent le sentiment de manquer de cohésion. Face à un XV anglais très remonté devant son public, le déclic peut enfin se produire et permettre aux Bleus de se libérer. D’autant qu’en cas de victoire à Twickenham, ils savent qu'ils empêcheront les Anglais - à égalité de points avec l'Irlande et le pays de Galles avant cette dernière journée - de remporter cette édition 2015 du Tournoi des VI Nations.
Avec AFP