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Cyclone au Vanuatu : les ONG peinent à acheminer l'aide humanitaire

Les ONG mobilisées pour venir en aide aux habitants de l'archipel du Vanuatu, victimes d'un violent cyclone vendredi, éprouvent toujours, lundi, d'immenses difficultés à acheminer l'aide humanitaire aux îles les plus reculées.

La mission des associations humanitaires chargées de venir en aide aux habitants du Vanuatu est immense. L’archipel du Pacifique Sud a été ravagé vendredi 13 mars par le cyclone Pam, détruisant tout sur son passage ou presque. Le bilan humain fait état d’au moins six morts et plus de 30 blessées à Port-Vila, la capitale. L'ONU a de son côté confirmé la mort de 24 personnes.

L'aide a bien commencé à arriver par avion à Port-Vila mais les associations humanitaires éprouvent les pires difficultés à distribuer les vivres et les premiers secours. Elles ne disposent d’aucun moyen de les acheminer dans les îles les plus reculées de cet archipel parmi les plus pauvres du monde.

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"Les secours sont en train de s'organiser."
Cyclone au Vanuatu : les ONG peinent à acheminer l'aide humanitaire

Pire catastrophe jamais survenue dans la région

Si les survols ont pu permettre aux ONG de voir des dégâts, elles ne savent pas où en sont les habitants. "Je suis absolument certain qu'au moins 150 000 personnes ont été touchées de manière significative, et parmi elles, 75 000 sont des enfants", a déclaré le directeur de l'ONG Save the Children, Tom Skirrow.

Selon lui, les conditions sont pires qu'après le super typhon Haiyan, qui a ravagé les Philippines en novembre 2013, faisant plus de 7 350 morts et disparus. "J'étais là pour Haiyan et je peux vous dire à 100 % que la logistique est bien plus problématique ici", a-t-il indiqué à l'AFP, alors que le cyclone s'annonce comme l'une des pires catastrophes jamais survenue dans la région.

"Il faut aller vite lors des opérations de secours", a ajouté Tom Skirrow, soulignant que la mortalité n'était pas seulement due au désastre en lui-même. "Les morts, ce n'est pas seulement la nuit du cyclone. Il y a ensuite les enfants victimes de diarrhées ou des maladies comme la rougeole" qui peuvent se propager dans les centres d'hébergement d'urgence, a-t-il expliqué.

L’aide internationale en renfort

Des avions militaires australiens, néo-zélandais et français sont arrivés chargés de vivres, de médicaments ou de générateurs, en même temps que des équipes de secours.

Le Royaume-Uni a promis deux millions de livres (2,8 millions d'euros), l'Union européenne un million d'euros, la Nouvelle-Zélande 730 000 dollars. L'Australie a annoncé une aide de cinq millions d'AUD (3,6 millions d'euros).

Le Fonds monétaire international s'est dit prêt à aider d'urgence l'archipel et à "reconstruire l'économie dans les mois qui viennent".

Victime du changement climatique

Les nations du Pacifique se considèrent en première ligne du changement climatique, les îles océaniques étant particulièrement exposées à la montée des eaux.

Le président du Vanuatu Baldwin Lonsdale, qui participait au Japon à une conférence des Nations unies sur la prévention des catastrophes naturelles, a lancé un cri d'alarme. "Le changement climatique a contribué au désastre au Vanuatu", a-t-il déclaré à la télévision australienne avant son départ du Japon. "Nous assistons à la montée du niveau de la mer, à la modification des schémas météorologiques, toutes ces choses se produisent partout", a constaté le président. "Cette année, nous avons eu plus de pluie que les années précédentes", a-t-il ajouté.

Le président a expliqué qu'il n'avait même pas pu contacter les membres de sa famille pour savoir s'ils étaient sains et saufs. Les communications étaient toujours impossibles sur une grande partie de l'archipel, même si l'aéroport de Port-Vila était de nouveau ouvert aux vols commerciaux lundi.

D'après le Bureau des Nations unies de la coordination des affaires humanitaires (BCAH), neuf nations du Pacifique ont été secouées par le cyclone à des degrés divers, parmi lesquelles, outre le Vanuatu, les îles Salomon, Kiribati, Fidji, Tuvalu et la Papouasie-Nouvelle Guinée.

Avec AFP