
Dans l'incapacité de pouvoir secourir les civils pris entre deux feux, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dénonce "une absence de sécurité" dans la minuscule zone où l'armée et les rebelles tamouls livrent d'âpres combats.
AFP - Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s'est dit jeudi impuissant face à "une catastrophe humanitaire inimaginable" en cours au Sri Lanka, faute de pouvoir porter secours aux victimes en raison des combats.
Les rebelles tamouls y sont acculés par l'armée sri-lankaise sur une minuscule bande côtière de 4 km2, où s'entassent 50.000 civils, selon l'ONU.
"Notre personnel assiste à une catastrophe humanitaire inimaginable", a déploré Pierre Krähenbühl, directeur des opérations de l'organisation humanitaire basée à Genève.
"L'absence de sécurité sur le terrain signifie que nos opérations par voie maritime continuent d'être bloquées, et cela est inacceptable. Aucune organisation humanitaire ne peut apporter d'aide dans ces circonstances. Les gens sont abandonnés à leur sort", a-t-il souligné.
"Des centaines de blessés graves ou de malades pris au piège dans la zone de combats attendent en vain depuis plusieurs jours l'aide médicale dont ils ont désespérément besoin", ajoute le CICR dans un communiqué.
Un ferry affrété par le CICR a jeté l'ancre à quelques kilomètres mais, pour la troisième journée consécutive, n'a pu s'approcher pour évacuer malades et blessés à cause des combats intensifs.
"En raison de la poursuite sans répit des combats les civils sont obligés de chercher refuge dans des tranchées creusées à la main, ce qui rend encore plus difficile l'accès à l'eau et à la nourriture", relève le CICR.
La dernière fourniture d'aide alimentaire par le CICR remonte à samedi dernier, alors qu'un ferry et un cargo attendent de pouvoir décharger plus de 500 tonnes de nourriture pour les civils.
"Nous avons besoin de sécurité et d'un accès sans restriction immédiatement pour sauver des centaines de vies", a martelé M. Krähenbühl.
Mercredi, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est dit "gravement préoccupé" par "la crise humanitaire qui s'aggrave" au Sri Lanka et a exhorté les belligérants à "assurer la sécurité des civils" et à "respecter leurs obligations au regard du droit international humanitaire".