L'organisation de l'État islamique a fait sauter mardi un pont sur le Tigre, près de Tikrit, pour ralentir l'armée irakienne, qui a lancé la semaine dernière une offensive pour reprendre cette ville du nord du pays aux jihadistes.
L'unique pont sur le Tigre, dans la région de Tikrit, a été dynamité par l'organisation de l'État islamique (EI), mardi 10 mars, alors que l'armée irakienne encercle désormais presque entièrement cette ville située à 160 km au nord de Bagdad.
"Daech [acronyme de l'EI en arabe] a fait exploser le pont. Toute la partie de l'extrémité ouest du pont s'est écroulée", a dit un colonel de police dans la région. "Leur objectif est de ralentir l'avancée des troupes irakiennes, car le pont est la seule voie pour entrer dans Tikrit à partir de l'est", a expliqué un lieutenant-colonel de l'armée.
Cela fait neuf jours que les militaires irakiens, aidés de milices chiites et de tribus sunnites, ont lancé leur offensive contre les jihadistes dans cette ville, aux mains des jihadistes depuis neuf mois et située sur la rive ouest du Tigre. Selon les responsables irakiens, le but est de couper totalement les lignes de ravitaillement avant de lancer l'assaut.
Les forces irakiennes ont encerclé les localités d'Al-Alam et Al-Dour, proches de Tikrit, où se regroupent les jihadistes chassés des zones rurales.
>> À lire sur France 24 : Les forces irakiennes lancent un assaut pour reprendre Tikrit à l'EI
Avec quelque 30 000 hommes mobilisés et l'appui des forces aériennes irakiennes, cette offensive est la plus importante menée par l'armée irakienne, qui a réussi à reprendre du terrain vers la fin 2014, après une déroute au début de l'offensive fulgurante de l'EI en juin 2014. Les jihadistes s'étaient alors emparés de vastes pans de territoire à l'est, à l'ouest et au nord de Bagdad. La coalition internationale, dirigée par les États-Unis et qui mène des frappes quotidiennes sur les positions de l'EI en Irak, n'est pas intervenue jusque-là dans cette opération.
Selon des informations non confirmées, l'EI aurait seulement quelques centaines de combattants à l'intérieur de Tikrit, la ville d'origine de Saddam Hussein, située sur la route entre Bagdad et Mossoul.
Mais l'avancée des forces de sécurité a été ralentie par le grand nombre de bombes placées aux alentours de la ville par les jihadistes.
Avec AFP