Au moins trois personnes, un casque bleu et deux civils, ont été tuées dimanche dans le nord-est du Mali, après des tirs de roquettes visant un camp de l'ONU à Kidal, auxquels les casques bleus ont riposté.
Un semaine après la signature d'un accord de paix préliminaire entre le gouvernement de Bamako et six groupes armés du nord du Mali, des tirs de roquette ont fait au moins trois morts dont un soldat de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), dimanche 8 mars, à proximité d'un camp de l'ONU situé à Kidal, bastion de la rébellion à dominante touareg dans le nord-est du pays.
"Ce dimanche, au saut du lit, les habitants du côté est de la ville de Kidal ont entendu deux premiers tirs de roquette, deux autres également (...) vers le camp de la mission de l’ONU à Kidal", a précisé Serge Daniel correspondant de France 24 à Bamako. Tandis qu’un habitant, qui a requis l'anonymat auprès de l’agence Reuters, dit avoir compté plus de 40 tirs entre 5 h et 6 h GMT.
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"Le camp de la Minusma à Kidal a essuyé plus d'une trentaine de tirs de roquettes et d'obus" auxquels la force de l'ONU a riposté, selon un communiqué, faisant "état de la mort d'un soldat de la Minusma et de huit autres soldats blessés", ainsi que de deux morts et quatre blessés parmi la population à l'extérieur.
"Technique de harcèlement"
"Certaines roquettes sont tombées dans un campement situé à trois kilomètres du camp de la Minusma. Au moins deux civils ont été tués. Ils sont de la tribu des Kountas", une minorité arabe, a précisé une source sécuritaire au sein de la Minusma au sujet des deux civils décédés.
Selon Serge Daniel, les sources de sécurité auprès de la mission de l’ONU accusent les "islamistes terroristes" d‘être les auteurs de ces tirs de roquette lancées contre le camp de Kidal. "C’est une technique de harcèlement, ils veulent qu’on quitte la zone pour prendre le contrôle de la ville", a expliqué un responsable sécuritaire de la Minusma au correspondant de France 24. "Mais il va falloir savoir maintenant si ce sont effectivement les tirs des roquettes des islamistes ou si ce sont des tirs 'amis' qui se sont abattus sur le camp des civils", poursuit Serge Daniel.
Les tirs de roquette contre les forces internationales sont fréquentes dans cette région, mais ceux-ci interviennent au lendemain d'un attentat meurtrier à Bamako, la capitale, revendiqué par le groupe jihadiste de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar.
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Le nord du Mali est tombé en 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, qui en ont été partiellement chassés par l'opération militaire Serval, lancée à l'initiative de la France en janvier 2013, à laquelle a succédé en août 2014 l'opération Barkhane, dont le rayon d'action s'étend à l'ensemble de la zone sahélo-saharienne.
Avec AFP et Reuters