logo

Rome criminalise l'immigration clandestine

Les députés italiens ont approuvé un projet de loi controversé du gouvernement de Silvio Berlusconi qui transforme l'immigration clandestine en délit passible d'une amende comprise entre 5 000 et 10 000 euros.

AFP - Le gouvernement de droite de Silvio Berlusconi a remporté mercredi un vote de confiance sur un projet de loi controversé instaurant un tour de vis dans la lutte contre l'immigration clandestine qui devient désormais un délit passible d'une importante amende.

316 députés ont voté pour et 258 contre ce texte, alors que l'Italie est critiquée en Europe pour avoir refoulé à deux reprises ces derniers jours des embarcations chargées de clandestins vers la Libye, sans même offrir la possibilité aux candidats à l'entrée sur son territoire de déposer une demande d'asile politique.

Le projet de loi prévoit ainsi que l'entrée ou le séjour illégaux sur le territoire italien deviennent un délit et soient passibles d'une amende de 5.000 à 10.000 euros.

Le séjour des immigrés clandestins dans les centres d'identification et d'expulsion passe de deux à six mois tandis que les personnes louant un logement aux clandestins ou les hébergeant risquent jusqu'à trois ans de prison.

Les mesures de lutte contre l'immigration font partie d'un projet de loi plus vaste, sur la sécurité en général, prévoyant deux autres votes de confiance, sur la micro-criminalité dans les villes et la lutte contre la mafia, et prévus plus tard dans la journée.

Le document devra ensuite passer au Sénat qui doit le voter dans les mêmes termes pour qu'il entre en vigueur.

Les autres mesures de cette loi controversée et à laquelle même certains élus de droite étaient opposés, raison pour laquelle le gouvernement a dû demander un vote de confiance, prévoient ainsi un "registre des sans-abri" qui seront fichés par le ministère de l'Intérieur ou l'introduction de rondes de citoyens pour assurer la sécurité dans certains quartiers de grandes villes.

La loi prévoit également un nouveau délit, passible d'une peine de trois ans de prison, d'"outrage" aux membres des forces de l'ordre. Elle renforce aussi les mesures d'isolement des boss de la mafia, prévoyant des prisons spéciales pour eux.

Le gouvernement Berlusconi dispose d'une large majorité au Parlement.