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In Amenas : l'enquête britannique suscite la colère des familles des victimes

La justice britannique a estimé jeudi que les terroristes étaient les seuls responsables de la mort de sept des otages tués durant l'attaque du complexe gazier d'In Amenas en Algérie, en 2013. Les familles des victimes sont en colère.

Deux ans après l'attaque sanglante du complexe gazier algérien d'In Amenas, les conclusions de l'enquête judiciaire britannique sont tombées jeudi 26 février, provoquant la colère des familles de sept victimes ressortissantes ou résidentes du Royaume-Uni. La justice britannique a en effet établi la seule responsabilité des "terroristes" dans la mort d'otages, écartant celle de la compagnie BP, co-gestionnaire du site, et celle des forces spéciales algériennes, qui avaient mené l’assaut.

Le juge Nicholas Hilliard du tribunal londonien de l'Old Bailey a ainsi affirmé que sept des victimes, six Britanniques et Carlos Estrada Valencia, un Colombien résidant au Royaume-Uni, avaient été "tuées illégalement", et que "la responsabilité de la mort de ces otages était imputable aux terroristes".

L’action des forces algériennes critiquée

Une décision prise malgré le fait qu'il était "probable que la balle" qui a tué Stephen Green, l'un de ces sept otages, "a été tirée par les forces algériennes", selon le juge, qui est arrivé à la même conclusion pour Carlos Estrada Valencia, décédé "de nombreuses blessures provoquées par une explosion et par de multiples blessures causées par armes à feu".

Le tribunal a également noté plusieurs dysfonctionnements dans le protocole de sécurité du complexe gazier, notamment le fait qu'un portail d'accès censé être fermé en permanence était en réalité ouvert. Cependant, aucune mesure n'aurait permis "d'éviter l'entrée dans le complexe de terroristes lourdement armés le 16 janvier 2013", selon le juge.

>> À lire sur France 24 : In Amenas : "Comment les terroristes ont-ils pu entrer sur le site ?"

Des poursuites contre BP

Ces conclusions ont suscité la colère du père de Stephen Green, David Green, et de la famille de Carlos Estrada Valencia, dont l'avocat Andrew Ritchie a annoncé l'intention de poursuivre en justice le géant pétrolier BP.

"Je pense que BP a échoué dans sa mission de sécurité vis-à-vis de mon fils, je pense que le groupe a tiré des hypothèses injustifiées selon lesquelles l'armée algérienne et les gendarmes seraient capables de protéger mon fils", a dit David Green aux médias, devant le tribunal.

"Claudia Gaviria (la veuve de Carlos Estrada Valencia) va poursuivre BP au civil, au nom de la loi sur les accidents mortels, afin qu'elle et ses filles puissent obtenir ce que Carlos aurait dépensé pour elles le reste de sa vie", a déclaré l'avocat Andrew Ritchie. La veuve de Garry Barlow, Lorraine Barlow, a également exprimé son mécontentement.

Au total, 40 personnes et 29 ravisseurs avaient péri lors de cette prise d'otages spectaculaire par un commando islamiste sur le site gazier situé à 1 300 km au sud-est d'Alger, en janvier 2013.

Avec AFP