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Hollande et Renzi lancent les travaux de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin

Le président français et celui du Conseil italien ont annoncé, mardi, le "lancement des travaux" en 2016 de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin, qui devrait entrer en service d'ici 2029. Europe Écologie-Les Verts dénonce une "aberration".

Quatorze ans après l’accord initial passé entre la France et l’Italie, François Hollande et Matteo Renzi ont annoncé, lors d’une conférence de presse commune le 24 février, à l’Élysée, le "lancement des travaux" de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin, un projet validé depuis 2012, mais maintes fois ajourné.  

"Nous pouvons maintenant dire que le Lyon-Turin est non seulement acté mais lancé, sa réalisation prendra encore du temps, mais il n’y a plus aujourd’hui aucun frein, aucun obstacle pour aller vers la réalisation de cet ouvrage", a déclaré François Hollande devant la presse à la fin du sommet.

Le président français a précisé que le lancement des travaux sera effectif en 2016. Cette "autoroute ferroviaire", combinant fret et trafic de voyageurs, devrait entrer en service en 2028-2029.  

L’UE devrait financer 40 % du projet Le président français et le président du Conseil italien, réunis à l’Élysée, ont annoncé qu’ils présenteraient une demande de financement européen du projet ferroviaire pour les cinq prochaines années. La Commission européenne doit financer 40 % des travaux, estimés à environ trois milliards d’euros pour la période 2014-2020. Le reste sera pris en charge par la France et l’Italie.

À terme, le coût total de la construction du tunnel sous les Alpes devrait coûter 8,5 milliards d’euros, dont 2,9 milliards pour l’Italie et 2,2 milliards pour la France. Après l’abandon de l’écotaxe et des quelque 1,2 milliard d’euros qu’elle devait rapporter chaque année, la France n’a en revanche pas encore défini comment elle financera sa part.

Environ un milliard d'euros ont déjà été engagés dans les travaux préparatoires. Une "aberration" pour les militants écologistes Les opposants restent particulièrement virulents à l’égard d’un projet qu’ils jugent néfaste pour l'environnement, inutile et d'un coût exorbitant.   Europe Écologie-Les Verts (EELV) a condamné mardi ce qu’il considère comme "une aberration".

"C'est un projet du siècle dernier, que la France et l'Italie s'évertuent à soutenir en dépit du bon sens et de l'opposition des populations concernées. Avec un coût pharaonique estimé à plus de 26 milliards d'euros et des coûts qui s'envolent, ce projet est une aberration, alors que la capacité du tunnel du Mont-Cenis est largement suffisante pour absorber une croissance du fret ferroviaire pendant de longues années", déclare le parti d'Emmanuelle Cosse dans un communiqué.

En Italie, 47 opposants à la ligne TGV ont été condamnés, fin janvier, à des peines de prison pour des heurts violents en 2011.
Avec AFP et Reuters