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Alors que l'est de l'Ukraine connaît une accalmie relative, des affrontements se poursuivent près du port de Marioupol, faisant craindre que la ville ne soit le nouvel objectif des séparatistes pro-russes.

La tension est vive autour du port de Marioupol. Des affrontements se sont poursuivis lundi 23 février, renforçant les craintes que la ville ne soit le prochain objectif des séparatistes, alors que l'est de l'Ukraine connaît une accalmie relative. Dans le même temps, les chefs de la diplomatie français, allemand, russe et ukrainien doivent se retrouver mardi à Paris.

L'armée ukrainienne a fait état d'une nouvelle tentative d'assaut rebelle dans la nuit de dimanche à lundi sur les positions ukrainiennes à Chyrokine, un village à une quinzaine de kilomètres de la ville portuaire de Marioupol, située au sud de la ligne de front, sur les bords de la mer d'Azov.

Marioupol, nouvelle cible ?

Deux soldats ont été tués en 24 heures et dix autres blessés dans l'est, a indiqué Kiev, qui a aussi affirmé que 20 chars et pièces d'artillerie russes ainsi qu'une cinquantaine de camions militaires, chargés notamment de munitions, avaient franchi la frontière ukrainienne à destination de Novoazovsk, base rebelle à une trentaine de kilomètres de Marioupol.

Après la prise par les séparatistes de la ville stratégique de Debaltseve la semaine dernière en dépit du cessez-le-feu, beaucoup craignent que Marioupol, dernière grande ville du bassin du Donbass sous le contrôle de Kiev, ne devienne la prochaine cible des rebelles.

Ceux-ci la convoitent depuis des mois, pour notamment créer un pont terrestre avec la péninsule de Crimée, annexée en mars par Moscou, et dont les communications avec la Russie, limitées essentiellement à la voie maritime, sont considérablement perturbées notamment en hiver.

Cessez-le-feu fragile dans l'est

Pour autant, le président russe Vladimir Poutine a exclu un "scénario d'apocalypse" pour l'Ukraine. "Un scénario d'apocalypse est peu probable et j'espère qu'il ne se produira jamais", a-t-il déclaré à la chaîne publique Rossia-1.

Si les accords de Minsk sur un cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine et le retrait des armes lourdes de la ligne de front sont "respectés, c'est un chemin sûr vers la normalisation de la situation dans cette région", a-t-il estimé.

Plusieurs pays occidentaux, dont l'Allemagne, et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), se sont pour leur part dit inquiets de l'absence d'un cessez-le-feu complet dans l'est du pays.

Outre Marioupol, des tirs rebelles ont en effet visé deux villages près de Donetsk, fief séparatiste, selon le porte-parole Anatoli Stelmakh, qui a néanmoins constaté "une baisse considérable du nombre de tirs" sur l'ensemble de la ligne de front. Les autorités pro-Kiev de la région voisine de Lougansk, dont une partie est sous contrôle rebelle, ont également fait état d'une reprise des tirs dans plusieurs localités.

Selon les accords de Minsk II, les belligérants doivent retirer "toutes les armes lourdes" de la ligne de front afin d'établir une zone tampon d'une profondeur de 50 à 140 km, en fonction du type d'armes.

Mais la poursuite des hostilités empêche, selon Kiev, le retrait des armes lourdes, dont le début avait pourtant été annoncé pour dimanche par les deux parties. Kiev et les Occidentaux accusent la Russie de soutenir les séparatistes en leur fournissant armes et troupes, alors que Moscou nie farouchement toute implication dans ce conflit, qui a fait plus de 5 700 morts en dix mois.

Avec AFP