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Exclusif : le dessinateur Lars Vilks ne veut pas céder à la peur

Dans une interview accordée à France 24, le dessinateur suédois Lars Vilks, qui a réchappé samedi à une fusillade à Copenhague, assure que la peur ne l'empêchera pas de continuer à s’exprimer librement.

Depuis huit ans, Lars Vilks vit avec les menaces de différentes organisations extrémistes ou terroristes. En 2010, sa maison située dans le sud de la Suède a même été la cible d’un incendie. Il ne fait donc pas vraiment de doute, pour cet artiste de 68 ans, qu’il était la cible principale de celui qui a ouvert le feu, samedi 14 février à Copenhague, contre une salle culturelle dans laquelle était organisé un débat sur la liberté d’expression.

"Pour être honnête, je ne vois pas vraiment d’autres candidat possible. Je vis avec de nombreuses menaces de mort, et il semble logique que je sois la personne visée", a déclaré Lars Vilks à France 24. Il avait suscité la controverse en 2007 par ses dessins représentant le prophète Mahomet avec le corps d’un chien.

Le dessinateur suédois a bien senti depuis les attentats de Paris le mois dernier qu’il faisait l’objet d’une sécurité renforcée. Mais il refuse de céder à la peur. "Je ne vais pas les laisser m’effrayer. Je vais continuer à agir comme je le fais", a-t-il ajouté. "Vu qu’ils [les terroristes] ne comprennent que le langage des armes, il est inutile d’essayer de parler avec eux de liberté d’expression. Tout ce qu’il reste à faire, c’est de leur montrer que leur projet est insensé et continuer à agir de la même manière", estime Vilks.

Lars Vilks était l’un des principaux orateurs invités lors de ce débat consacré à l’impact des attentats de Paris sur la liberté d’expression. Il n’avait pas encore pris la parole et écoutait alors Inna Shevchenko, du mouvement Femen, lorsqu’il a entendu de nombreux coups de feu en provenance de la porte d’entrée. "C’était surréaliste. Au début, je ne comprenais pas ce qu’il se passait", a expliqué Vilks.

Des gardes de sécurité l’ont emmené hors de la salle et l’ont fait entrer dans petite pièce, une sorte de réserve, en compagnie de la présidente de l’association qui organisait cet événement. "Nous sommes restés là pendant peut-être 30 minutes", a-t-il déclaré. "Je n’étais pas effrayé, nous étions entourés de policiers avec leurs armes chargées".

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