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Mieux vaut tard que jamais. Plus de 70 ans après sa sortie en salles aux États-Unis, le classique hollywoodien réunissant Humphrey Bogart et Ingrid Bergman sera pour la première fois projeté au Qatar fin février.
Il n’est jamais trop tard pour organiser une première. Quelque 70 ans après sa sortie sur les écrans, la mythique romance américaine "Casablanca" sera pour la première fois présentée le 28 février au Qatar. À l’initiative de cette projection : l’Institut du film de Doha (DFI), organisme public créé en 2010 afin de promouvoir le cinéma dans l’émirat.
Classique de l’âge d’or hollywoodien, la "love story" vécue par Humphrey Bogart et Ingrid Bergman au plus fort de la Seconde Guerre mondiale n’a rien, tant sur le fond que sur la forme, qui puisse expliquer une présentation si tardive. Pas de scène de sexe, ni de gros mots, susceptibles de déranger les autorités de Doha, comme ce fut le cas pour "Le Loup de Wall Street", que les ciseaux de la censure qatarie avait amputé d’un bon tiers en raison de la frivolité de certains dialogues et séquences. Encore moins de message à caractère religieux qui, comme "Noé", le film biblique de Darren Aronofski, fut carrément banni des salles l’an passé parce que contraire à l’enseignement de l’islam.
Lacune culturelle
Le fait que "Casablanca" n’ait jamais été diffusé au Qatar démontre le peu d'attachement que le petit État du Golfe a longtemps témoigné à l'égard du cinéma. De fait, les films venus d'Occident n'y sont programmés que depuis les années 1970. Une lacune culturelle que le DFI entend aujourd"hui combler. "Il est de notre rôle de favoriser l’accès à ces grands classiques du cinéma. ‘Casablanca’ est un film mythique qui est toujours aussi puissant que le jour de sa sortie en 1942", affirme à l’AFP Chadi Zeneddine, programmateur au sein de l'institut.
Outre "Casablanca", plusieurs autres longs-métrages que les Qataris et les expatriés – qui constituent la majorité des spectateurs – n’ont jamais eu la chance de voir sur grand écran font l’objet, durant ce mois de février, d’une sortie en salles, notamment trois films du célèbre palestinien Elia Suleiman ("Chronique d’une disparition", "Intervention divine", "Le Temps qu’il reste") ainsi que "Les Choristes", "Whiplash" et "Tigre et Dragons 2".
Mais l’institut ne se contente pas de "sortir" d’anciens films. Chaque année, en novembre, la capitale qatarie accueille le Doha Tribeca Film Festival, en partenariat avec l’événement new-yorkais du même nom fondé par Robert de Niro.
Les efforts qataris en direction du septième art témoignent de la volonté de l’émirat de s’imposer comme la capitale culturelle du Moyen-Orient. Au-delà du cinéma, Doha a investi quantité d’argent dans l’art contemporain. Ces dernières années, l’Autorité des musées du Qatar est devenue un acteur de premier plan sur le marché de l’art. Plusieurs observateurs soupçonnent d’ailleurs, l’émirat d’être derrière l’acquisition, il y a quelques semaines, d’une toile de Paul Gauguin pour 300 millions de dollars.
Avec AFP