Un million d’Ivoiriens se sont rassemblés lundi à Abidjan pour accueillir en héros les joueurs de l’équipe nationale de football, vainqueurs de la CAN-2015. Accompagnés du président Ouattara, les Éléphants ont été fêtés au stade Houphouët-Boigny.
Avec un peu de retard, les Éléphants sont arrivés à Abidjan, lundi 9 février en début d’après-midi, attendus par une foule compacte de supporters. Un million de personnes, selon les autorités ivoiriennes, ont répondu à l'appel du football, dans un pays fou de ballon rond, qui n'avait pas gagné la CAN depuis 23 ans.
La veille en Guinée équatoriale, le capitaine Yaya Touré est ses coéquipiers avaient brandi le trophée tant convoité, au terme d’une finale remportée face au Ghana au terme d’une intense séance de tirs au but (0-0, 9 t.a.b. à 8).
"Quand on a survolé la ville, on a vu cette foule impressionnante. C'est très émouvant", s'est réjoui l'attaquant Wilfried Bony. "On voit que la Côte d'Ivoire est un pays qui aime le football", a souri l'attaquant Salomon Kalou, visiblement ravi.
Alassane Ouattara, le président ivoirien, très souriant pour l'occasion, a accueilli au pied de leur avion les champions, qui se sont brièvement adonnés à un premier bain de foule. Le héros de la finale, le gardien Copa Barry, auteur d'une prestation exceptionnelle durant la séance de tirs aux buts a reçu une ovation toute particulière : "Copa, tu es un Dieu !", ont crié de nombreux supporters.
"Il n'y a que le foot capable de réaliser ça"
Les joueurs ont ensuite pris place dans un bus pour parcourir la quinzaine de km séparant l'aéroport du stade Félix Houphouët-Boigny, où ils devaient saluer leur public. Au bout de 45 minutes, le convoi n'avait pas fait plus du quart du chemin. La journée de lundi avait été déclaré "fériée, chômée et payée sur l'ensemble du territoire" ivoirien par Alassane Ouattara.
"C'est indescriptible, cette nation fière de ses couleurs. On oublie tout, les conflits, les différends. Il n'y a que le foot capable de réaliser ça", a déclaré Hervé Renard, le sélectionneur français de la Côte d'Ivoire, vainqueur de son deuxième trophée continental après celui glané en 2012 avec la Zambie.
Le stade, d'une capacité de 35 000 places, était plein à craquer et les rues adjacentes noires de monde. Le capitaine Yaya Touré s'est offert un tour d'honneur sur le toit d'une voiture aux côtés du président Ouattara pour montrer le trophée à un stade en ébullition. Derrière eux, les nouveaux champions d'Afrique savouraient l'ambiance, juchés sur un char.
La Côte d'Ivoire sort d'une décennie de crise politico-militaire, dont les violences post-électorales de 2010-2011, qui ont fait plus de 3 000 morts, ont constitué l'épilogue. Les Éléphants, bombardés instrument d'unité nationale alors que leur pays était coupé en deux de 2002 à 2011, ont longtemps failli à remplir leur mission. Jusqu'à ce dimanche de rêve.
Avec AFP