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Otage américaine tuée : Washington remet en cause les allégations de l'EI

Washington a fait savoir ne pas disposer de preuves de la mort annoncée par l'organisation État islamique (EI) d'une otage américaine lors d'un raid aérien de la coalition internationale dans la région de Raqqa.

Washington a indiqué vendredi 7 février ne disposer d'aucune preuve de la mort d'une otage américaine dans un raid de la coalition internationale dans le nord de la Syrie après les affirmations en ce sens de l'organisation de l'État islamique (EI).

"Nous sommes très préoccupés par ces informations", a déclaré Bernadette Meehan, porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC), tout en ajoutant ne pas disposer "pour l'instant de signe tangible" de la mort de l'otage, identifiée par l'EI comme étant "Kayla Jean Mueller".

Dans un communiqué publié sur des sites jihadistes, l'EI a annoncé que l'otage américaine a été tuée par l'aviation "jordanienne" mais impute la responsabilité à une frappe de la "coalition", "sur une position en dehors de la ville de Raqqa", principal bastion de l'EI en Syrie.

"Sceptiques"

L'armée jordanienne s'est contentée d'indiquer que ses avions avaient bien effectué de nouveaux raids contre l'EI vendredi et "détruit des positions [...] de cette organisation terroriste". De son côté, le ministre jordanien des Affaires étrangères, Nasser Joudeh, a mis en doute ces affirmations, qualifiant "de vieille ruse de terroristes" les informations sur des otages tués dans des raids aériens. "Nous sommes très sceptiques", a renchéri le porte-parole du gouvernement jordanien.

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Le groupe jihadiste n'a pas fourni de photo de corps à l'appui de son propos, seulement des images de bâtiments détruits. La famille de Kayla Mueller a confirmé que la jeune femme, employée d'une ONG humanitaire originaire de l'Arizona (sud-ouest) et âgée de 26 ans, avait été enlevée par l'EI à Alep en Syrie en août 2013.

Ses parents ont appelé les ravisseurs à prendre contact avec eux. "Nous restons pleins d'espoir que Kayla soit vivante. Nous vous avons envoyé un message privé et vous demandons de nous répondre en privé", ont lancé Carl et Marsha Mueller dans un communiqué publié sur NBC News, précisant avoir été en contact avec les ravisseurs par le passé.

"Vous nous avez dit que vous traitiez Kayla en invitée. En tant qu'invitée, sa sécurité et son bien-être sont de votre responsabilité", ont-ils ajouté. La famille de la jeune humanitaire la décrit comme "extrêmement dévouée au peuple syrien", soulignant qu'elle a consacré "sa carrière à aider ceux dans le besoin à travers le monde". Elle avait rejoint en décembre 2012 la frontière syro-turque pour aider les déplacés.

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des frappes menées vendredi dans le nord de la Syrie par la coalition ont coûté la vie à "au moins 30 jihadistes, mais certainement plus". Ces raids ont visé "des positions et des dépôts abritant des véhicules militaires et des chars, à l'est et à l'ouest de la ville de Raqa", a ajouté l'ONG.

Avec AFP