
Quatre ans après l’éclatement de l’affaire Carlton, le procès s’ouvre lundi à Lille et doit durer trois semaines. Quatorze prévenus vont comparaître, dont Dominique Strauss-Kahn. Retour sur une affaire hors normes.
L’un des procès les plus retentissants de l’année s’ouvre, lundi 2 février, à Lille. Une affaire à tiroirs où se mêlent proxénétisme, abus de biens sociaux et escroquerie, à une échelle internationale. Quelque 14 prévenus, représentés par 21 avocats, comparaîtront durant trois semaines.
Tout débute en 2011, lorsque des renseignements fournis anonymement conduisent la police judiciaire de Lille à se pencher de près sur les fréquentations de l'hôtel Carlton et de l'hôtel des Tours. Dans ces établissements, un dénommé René Kojfer, en charge des relations publiques, ferait venir des prostituées pour satisfaire quelques clients.
Les enquêteurs remontent également la piste d’un réseau de notables qu'ils soupçonnent de profiter des filles mises à disposition par le chargé des relations publiques : Emmanuel Riglaire, avocat au barreau de Lille, mais aussi David Roquet et Fabrice Paszkowski, un entrepreneur spécialisé dans le matériel médical. Ces deux derniers font partie d'un cercle alliant relations amicales, libertinage et parfois franc-maçonnerie, auquel viennent s'ajouter l’ancien commissaire Jean-Christophe Lagarde, directeur de la sûreté départementale du Nord, et Dominique Strauss-Kahn.
DSK : du libertinage, oui, des prostituées, non
L’apparition du nom de l’ancien directeur Fonds monétaire internationale (FMI) dans l’affaire, à l’époque où ce dernier est empêtré dans le scandale du Sofitel de New York, donne une nouvelle dimension au dossier. DSK, qui a toujours affirmé ignorer qu’il avait affaire à des femmes rémunérées lors de ces "soirées libertines", devient peu à peu l'un des personnages centraux.
Autre figure incontournable, Dominique Alderweireld, mieux connu sous le nom de "Dodo la saumure". Ce truculent gérant de bordels situés en Belgique, où il considère mener une activité "tolérée", aurait impliqué, avec l’aide de sa compagne, certaines des prostituées travaillant dans ses établissements.
Un volet de l'affaire concerne par ailleurs l’origine des fonds ayant permis de payer les prostituées et d’organiser des voyages jusqu'à Washington où résidait alors DSK. Quatre des 14 prévenus sont mis en examen pour escroquerie, complicité ou recel.
Avec AFP