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Le nouveau gouvernement grec plaide pour un "New Deal paneuropéen"

Le nouveau gouvernement grec d'Alexis Tsipras, le leader du parti de gauche radicale Syriza, a tenu, mercredi, son premier conseil des ministres. Il a réaffirmé son souhait d'en finir avec l'austérité, grâce notamment à un "New Deal paneuropéen".

Pas "d'affrontement destructeur", pas de "duel" entre l'Europe et la Grèce, mais un appel à un "New Deal paneuropéen" pour la reprise économique. Le nouveau gouvernement grec a adopté, mercredi 28 janvier, un ton apaisant envers ses partenaires européens à l'issue de son premier conseil des ministres.

"Nous n'entrerons pas dans un affrontement mutuellement destructeur mais nous ne poursuivrons pas une politique de soumission", a déclaré Alexis Tsipras, le leader du parti de gauche radicale Syriza, vainqueur des élections législatives du 25 janvier.

"Nous sommes un gouvernement de salut national"

Son ministre des Finances, Yanis Varoufakis, a, lui aussi, estimé qu'il "n'y aura pas de duel entre la Grèce et [le reste de] l'Europe". Cet économiste, connu pour ses déclarations au vitriol contre les plans de sauvetage, dont a bénéficié la Grèce en 2010 et 2012, a appelé de ses vœux "une nouvelle relation de confiance entre notre pays et l'Europe". Il a aussi exhorté ses partenaires européens à adopter un "new deal" en faveur de la reprise économique.

Yanis Varoufakis a cependant reconnu que les "négociations [avec les autres pays] ne seront pas faciles". Car le nouveau pouvoir à Athènes compte bien faire l'impasse sur une partie des dettes qu'il doit rembourser. "Nous sommes un gouvernement de salut national, notre but est de négocier un allègement de la dette", a confirmé Alexis Tsipras.

>> À lire sur France 24 : Yanis Varoufakis, de l'univers du jeu vidéo au ministère grec des Finances

Problème : en face, les autres pays européens comptent bien refuser toute remise en question du montant de la dette grecque. À commencer par l'Allemagne qui, par l'intérmédiaire de son ministre de l'Économie Sigmar Gabriel, a fait savoir qu'une réduction de la dette était exclue car "nous devons être justes avec notre population et celles des autres États de la zone euro".

Paris a été plus mesuré. La France est contre l'idée de tirer un trait sur une partie de la dette grecque, mais "il y a des choses à discuter avec [Athènes] pour leur permettre d'avoir une dette plus facile à rembourser", a affirmé le ministre des Finances Michel Sapin.

Pas de privatisation du port du Pirée

En attendant le début des ces délicates négociations, Athènes a déjà commencé à tourner le dos à la politique d'austérité menée depuis des années en Grèce. Plusieurs projets de privatisation, dont celui hautement symbolique du port du Pirée, ont été annulés. Le gouvernement a en outre annoncé qu'il comptait faire passer en urgence le salaire minimum de 580 à 751 euros, afin de restaurer la "dignité" des plus démunis.

Autant de déclarations et d'annonces qui n'ont pas eu l'air de plaire aux marchés. La bourse d'Athènes a clôturé, mercredi, avec une perte de plus de 9 %. 

Avec AFP