
France 24 a suivi une classe de lycéens allemands qui s’est rendue dans le camp concentration de Sachsenhausen, près de Berlin où 200 000 personnes furent déportées. Une visite mémorielle qui n’a laissé personne indifférent.
Pour ces jeunes de moins de 20 ans, les visites scolaires dans les camps de concentration nazis sont souvent la première confrontation directe avec l’Holocauste. À Sachenhausen, 200 000 personnes furent déportées dès 1936. Pour les adolescents, le choc est surtout visuel. "Des femmes, des hommes et des enfants sont morts ici. Ils étaient entassés par centaines dans une baraque, c'est impensable, mais ici, cela devient plus visible", explique une jeune fille. "Ça nous permet de comprendre de l'intérieur ce qu'ils ont vécu, ce qu'ils ont ressenti pendant cette période, et combien aujourd'hui encore ils en souffrent", confie un autre élève de seconde.
En Allemagne, l'enseignement de la Shoah recoupe de nombreuses matières : histoire, littérature, éducation politique... Pour l’enseignante, présente ce jour-là avec ses élèves, montrer l’indicible vaut parfois mille cours. "Il faut aborder ce sujet par le biais des émotions, mais cela reste très difficile à expliquer, d'autant plus que la distance temporelle devient de plus en plus grande, les grands-parents ne sont plus là pour raconter. Le mieux, c'est encore de parler avec des témoins de l'époque", explique-t-elle tandis que les lycéens découvrent les fours crématoires.
La "Fondation pour la mémoire à Berlin" organise également des rencontres entre survivants de l'Holocauste et lycéens. Pour Zhanna et Yevgen Goldyner, des juifs ukrainiens qui ont échappé à la persécution nazie, témoigner est un devoir, presque un sacerdoce. "Les hommes ne peuvent pas vivre sans leurs souvenirs", explique Yevgen. "Et pour moi, ces discussions, c'est une manière de garder cette mémoire [de la Shoah] vivante."