Quel est le point commun entre Diego Maradona, Martina Hingis, Lawrence Dallaglio et Adrian Mutu ? Tous sont des sportifs de haut niveaux qui se sont brûlés les ailes à la cocaïne, mais tous n'ont pas eu le même destin.
Le "Mozart" du tennis français, Richard Gasquet, fait désormais parti du club peu convoité des sportifs associés aux stupéfiants, depuis qu'il a été contrôlé positif à la cocaïne lors du tournoi de Miami, en mars dernier. Même si l'ex-numéro un hexagonal arrive à faire la preuve de son innocence dans cette affaire, son nom restera désormais associé à la drogue.
Une rédemption est-elle possible pour les incorrigibles usagers de la plus célèbre des alcaloïdes ? Retour sur le cas de quelques champions qui ont laissé une trace dans l'histoire du sport. Si certains s'en sont sortis, d'autres pas...
Les revenants
Joueur vénéré par tout un peuple pour avoir remporté la Coupe du monde de football avec l'Argentine en 1986 et à nouveau hissé son équipe en finale en 1990, Diego Maradona est le sportif le plus emblématique du génie corrompu par la drogue. En 1991, alors qu'il joue à Naples, en Italie, "El Pibe de Oro" est contrôlé positif à la cocaïne. C'est le début de sa descente aux enfers.
Resté dépendant de la célèbre poudre blanche, Maradona est victime d'un malaise cardiaque à la suite d'une overdose en avril 2004, dont il ne réchappe que de justesse. Il entreprend alors une reconversion à la télévision argentine où il anime un show : "La Noche del 10" ("La nuit du numéro 10"). Depuis octobre 2008, Diego est retourné à ses premiers amours et dirige la sélection argentine avec un certain succès.
Jeune footballeur roumain prometteur, Adrian Mutu avait été renvoyé par le club de Chelsea en 2002 après avoir reconnu avoir pris "une substance récréative" pour "améliorer ses performances sexuelles". Une excuse qui n'était pas du goût de son employeur de l'époque, qui lui a demandé 17,2 millions d'euros de dédommagement. Mutu porte désormais les couleurs du club italien de la Fiorentina, dont il est le deuxième meilleur buteur.
En 1999, la presse anglaise a fait ses choux gras des déboires de Lawrence Dallaglio, le capitaine de la sélection anglaise de rugby. Pris en flagrant délit de consommation de cocaïne lors d'une tournée dans l'hémisphère Sud par le tabloïd "News of the World", le géant du club londonien des Wasps démissionne de son poste de capitaine. Mais il n'a jamais été condamné par la fédération anglaise et son nom reste aujourd'hui davantage associé à la victoire du XV de la Rose à la Coupe du monde de 2003 qu'à ses déboires liés aux stupéfiants.
Les victimes
Idole de toute une génération de cyclistes, Marco Pantani, vainqueur du Tour de France et du Giro en 1998, a été retrouvé mort dans un hôtel de Rimini, en Italie, foudroyé par une overdose de cocaïne, le 14 février 2004. Il était en pleine dépression depuis son exclusion du Tour d'Italie en 1999 pour dopage.
Un petit tour et puis s'en va. Ainsi se résume le retour de l'ex-numéro un mondiale, la Suissesse Martina Hingis, sur le circuit de tennis professionnel féminin en 2006. Son come-back retentissant après quatre années d'absence avait fait couler beaucoup d'encre. Mais ce fut de courte durée pour "Miss Swiss", qui annonçait lors d'une conférence de presse à Wimbledon en 2007, qu'elle prenait sa retraite après avoir été contrôlée positive à la cocaïne.
Sa dernière victoire dans Paris-Roubaix, le mois dernier, semble déjà très loin. Tom Boonen, le sprinter des Flandres, a été contrôlé positif à la cocaïne le même jour que Richard Gasquet. Récidiviste, le coureur belge avait déjà été contrôlé positif une première fois le 15 novembre 2007 à Bâle si l'on en croit la presse suisse. Comme ce test avait été effectué en dehors des périodes de course, Boonen n'avait pas été sanctionné. C'est donc son troisième faux pas et peut-être son dernier en tant que coureur. Il risque la prison ferme.