Une semaine après la mort du procureur argentin Alberto Nisman, qui portait de graves accusations contre la présidente Cristina Kirchner, le journaliste ayant révélé son décès a annoncé, samedi, avoir fui l'Argentine pour raison de sécurité.
Nouveau rebondissement dans l'affaire Alberto Nisman. Le premier journaliste à avoir fait état de la mort du procureur argentin, qui enquêtait sur l'attentat de 1994 contre un centre de la communauté juive de Buenos Aires, a déclaré, samedi 24 janvier, avoir fui l'Argentine où il craignait pour sa vie.
"Je pars parce que ma vie est en danger. Mes téléphones sont écoutés", a déclaré au site Internet Infobae Damian Pachter, journaliste au "Buenos Aires Herald". Ce site joint une photo montrant le journaliste à l'aéroport avant de monter à bord d'un vol d'Aerolineas Argentinas. L'agence de presse nationale argentine Telam précise que son vol avait pour destination l'Uruguay voisine, mais le journal israélien "Haretz" affirme que Damian Pachter, qui possède également la nationalité israélienne, est attendu ce dimanche en Israël.
>> À lire sur France 24 : "Kirchner ne croit plus au suicide du procureur Nisman et crie au complot"
"Je reviendrai quand mes sources me diront que la situation a évolué. Je ne pense pas que ce sera le cas sous ce gouvernement", a affirmé Pachter à Infobae, alors que le climat actuel en Argentine n’est pas des plus rassurants.
Cristina Kirchner avance la thèse d’un complot
Le procureur Alberto Nisman a en effet été retrouvé mort à son domicile, le 18 janvier, avec une blessure par balle à la tête et une arme de calibre 22 à ses côtés, ainsi qu'une seule douille. Aucune trace de poudre n'a été découverte sur ses mains lors de l'autopsie, ce qui réfute la thèse du suicide évoquée dans un premier temps par la présidente Cristina Kirchner.
>> À voir sur France 24 : "Le Web argentin réagit à la mort du procureur Alberto Nisman"
Or, sa disparition est survenue quelques heures seulement avant qu'il ne soit entendu par une commission parlementaire. Celui-ci enquêtait sur l'attentat à la bombe contre le siège de l'Association mutuelle israélite d'Argentine (AMIA) qui avait fait 85 morts et plus de 200 blessés en juillet 1994. Il avait notamment accusé la présidente argentine, Cristina Kirchner, d'avoir tenté de couvrir les preuves mettant en cause des Iraniens afin de renouer des relations diplomatiques et commerciales avec Téhéran.
De son côté, le gouvernement avance la thèse d’un complot et estime que les accusations du procureur puis sa mort ont partie liée avec une lutte pour le pouvoir au sein des services de renseignement argentins et avec des agents récemment renvoyés.
Avec Reuters