Près de 10 millions d'électeurs grecs sont appelés aux urnes, ce dimanche, pour des élections législatives cruciales qui pourraient porter au pouvoir le parti anti-austérité Syriza d'Alexis Tsipras.
Bientôt la fin du suspense pour la Grèce et ses partenaires de l’Union européenne. Les 9,8 millions d'électeurs sont appelés à voter, dimanche 25 janvier, pour des législatives qui pourraient porter au pouvoir le parti de la gauche radicale Syriza d'Alexis Tsipras, grand favori du scrutin.
Les ultimes sondages annoncent une victoire de Syriza avec 2,9 à 6,7 points d'avance sur Nouvelle Démocratie (ND), le parti du Premier ministre conservateur Antonis Samaras.
Le principal enjeu de ce scrutin porte sur la poursuite, ou non, des politiques d’austérité. Car le gouvernement de coalition (avec les socialistes du Pasok) d’Antonis Samaras a accepté, depuis 2012, presque toutes les réformes ordonnées par la troïka des créanciers (UE-BCE-FMI) en échange de 240 milliards d'euros prêtés à la Grèce depuis 2010 pour assurer sa survie.
Certaines réformes commencent à porter leurs fruits, mais au quotidien, les Grecs s'intéressent moins à l'incursion réussie sur les marchés de dette obligataire en avril dernier qu'à un chômage encore à plus de 25 %, ou à leur salaire souvent divisé par deux depuis la crise.
M. Samaras a toutefois ses partisans quand il appelle les Grecs à ne pas jeter l'éponge à quelques semaines de la fin des programmes d'aide. Mais davantage encore semblent préférer entendre Alexis Tsipras, le leader du parti anti-austérité, lancer qu'en cas de majorité absolue pour Syriza dimanche, "il n'y aura plus de troïka" dès le lendemain.
De nombreux électeurs indécis
Les électeurs du bureau de vote de Néa Smyrni, au sud d'Athènes, arrivés dès l'ouverture à 7 h, traduisaient la difficulté du choix. Anna, ex-professeur en retraite de 65 ans, disait ainsi ressentir "une grande insécurité", être "effrayée par Syriza" et s'apprêtait à voter pour ND (Nouvelle Démocratie, NDLR), mais "sans trop savoir ce qui est le mieux".
Même incertitude pour Elli, une étudiante de 20 ans, qui a voté au contraire Syriza dans l'espoir "d'une meilleure situation pour l'Europe". Mais cette dernière est restée indécise jusqu'au bout car elle "craignait qu'une victoire de Syriza n'entraîne le pays au défaut de paiement".
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Les partenaires de la Grèce dans l'UE, après avoir montré de l'inquiétude, ont pris le parti de rester calmes en attendant le résultat. "La population grecque va choisir de manière libre et indépendante la voie à suivre. Je suis sûre que nous trouverons tranquillement des solutions", a déclaré vendredi la chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays a régulièrement exaspéré les Grecs par ses rappels à l'ordre.
Les électeurs sont appelés à élire 300 députés jusqu'à 17 h GMT (18 h à Paris) et les premières estimations sont attendues à la même heure. Les premières projections officielles devraient, elles, être disponibles vers 19 h 30 GMT (20 h 30 à Paris).
Mais quel que soit le gouvernement à l'issue des élections, le programme d'aide à la Grèce s'achèvant le 28 février, il devrait négocier une prolongation au moment où le pays doit faire face à des taux d'emprunt très élevés sur les marchés.
Avec AFP et Reuters