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Le pape entame une visite de cinq jours en Israël et dans les Territoires palestiniens. Dès son arrivée, il a appelé à combattre l'antisémitisme, qui "continue de relever son visage répugnant dans plusieurs parties du monde".

Le pape entame ce lundi la partie la plus délicate et la plus attendue de son "pèlerinage en Terre sainte". Après trois jours en Jordanie, Benoît XVI effectue une visite de cinq jours en Israël et dans les Territoires palestiniens, un séjour au cours duquel il doit visiter les principaux sites de la chrétienté, du judaïsme et de l'islam et s’entretenir avec les dirigeants politiques israéliens et palestiniens.
 

Dès son arrivée sur le tarmac de l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, Benoît XVI a tenu à lancer un appel à combattre l'antisémitisme, qui "continue de relever son visage répugnant dans plusieurs parties du monde". Une première délaration qui vise à rassurer les Israéliens, selon Marc de Chalvron, correspondant de FRANCE 24 à Jérusalem : "Il a commencé sa visite par une condamnation de l'antisémitisme, parce qu'il sait qu'en Israël on l'attend surtout sur ce terrain là."

Pour la première visite de son pontificat en Terre sainte, le pape a également plaidé en faveur d'une réconciliation entre Israéliens et Palestiniens, "afin que les deux peuples puissent vivre en paix dans leur pays respectif, dans des frontières sûres et reconnues internationalement".

Le chef de l’Église catholique doit se rendre ce lundi dans un lieu hautement symbolique de Jérusalem, le mémorial de la Shoah, Yad Vashem. Le souverain pontife espère ainsi apaiser les relations entre les communautés catholique et juive, qui se sont sensiblement détériorée ces derniers temps.

Malentendus avec la communauté juive

En janvier 2009, le souverain pontife avait provoqué la colère d’Israël en annonçant la levée de l’excommunication de l’évêque traditionnaliste britannique Richard Williamson, qui nie l'existence des chambres à gaz durant la Seconde guerre mondiale. La communauté juive lui reproche aussi le procès en béatification de Pie XII, pape pendant la Seconde guerre mondiale, dont le silence durant la Shoah est dénoncé par l’État hébreu. Le parcours du pape à l’intérieur de Yad Vashem ne passera d’ailleurs pas par la salle où il est fait référence aux agissements de son prédécesseur pendant la guerre.

 Autre malentendu à lever pour le souverain pontife, celui qui perdure avec certains représentants de la communauté musulmane, qui lui reprochent son discours de Ratisbonne en 2006, au cours duquel il avait assimilé islam et violence. Lors de sa visite en Jordanie, Benoît XVI a déjà plaidé pour une réconciliation avec les responsables musulmans, les appelant à promouvoir ensemble une "alliance des civilisations entre l’Occident et le monde musulman mettant en échec la prédication de ceux qui considèrent comme inévitables la violence et le conflit". 

Entre deux visites des lieux symboliques de l'Ancien et du Nouveau Testament, Benoît XVI doit également rencontrer des membres de la classe politique israélienne et palestinienne. Soucieux de jouer un rôle dans la résolution du conflit israélo-palestinien, le Vatican s’est prononcé pour une solution à deux États. Le pape va sans doute plaider en ce sens auprès du président palestinien Mahmoud Abbas, qu’il doit rencontrer à Bethléem, en Cisjordanie, après avoir visité un camp de réfugiés palestiniens.