Le 21 septembre 2001, à 10h17, le hangar 221 de l'usine AZF de Toulouse est pulvérisé. Cinq cents tonnes d'engrais explosent. L'onde de choc balaie tout sur son passage et atteint même le centre de la ville. Trente-et-une personnes perdent la vie, des milliers d’autres sont blessées. France 24 revient sur les lieux de la pire catastrophe qu’a connue la France depuis la Seconde Guerre mondiale, et dont de nombreux habitants ne se sont toujours pas remis.
Dans les rues de Toulouse, tout le monde se souvient avec une précision déconcertante de ce qu’il ou elle faisait le 21 septembre 2001 à 10h17.
Pauline faisait ses courses aux alentours de la résidence de la tour de Seysses. Nous y sommes retournés avec elle. Ce jour-là, elle a cru perdre son mari. Elle est restée plusieurs heures en état de choc et garde encore des séquelles de la catastrophe.
Jacques, lui, était en charge de la sécurité sur le site de l’usine AZF. Quelques minutes avant le drame, il reçoit un appel pour une intervention à l’autre bout de l’usine. Il sera sauvé. Depuis, il se bat pour la mémoire de ses vingt-et-un collègues morts dans la catastrophe et l’honneur de son usine.
Son association s’est notamment portée partie civile lors des deux procès fleuve qui ont regroupé 3 000 plaignants et plus de 50 avocats. En 2012, onze ans après la catastrophe, la Cour d’appel de Toulouse tranche : l'ancien directeur du complexe chimique et sa maison mère, Grande Paroisse, filiale du groupe pétrolier Total, sont reconnus coupables d'homicides involontaires "par négligence ou imprudence".
Soulagement chez les familles de victimes. Drame chez les salariés, qui voient leur usine et leur travail pointés du doigt…
Mais le 13 janvier dernier, la Cour de cassation annule l’arrêt de la cour d’appel. Un nouveau procès se tiendra… à Paris. Les familles endeuillées et sinistrées dénoncent une double peine. Les salariés y voient, eux, espèrent enfin connaître la vérité.
Près de quatorze ans après la tragédie qui a frappé Toulouse, les rescapés d’AZF sont toujours en quête de réponses. Mais plus le temps passe, plus l’espoir d’obtenir un jour la vérité sur ce qui s’est passé le 21 septembre 2001 à 10h17 s’éloigne.