L'Ukraine a accusé lundi la Russie d’avoir envoyé 700 soldats supplémentaires dans l’est du pays, après un week-end marqué par de violents combats à l’aéroport de Donetsk, que l'armée ukrainienne a repris aux séparatistes.
Le calme avant la tempête. C’est le sentiment qui dominait, mardi 20 janvier, à Donetsk, bastion des séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine. Après de violents combats pour le contrôle de l’aéroport de la ville ce week-end, les tirs d'artillerie entre insurgés séparatistes et forces loyalistes ukrainiennes s'étaient un peu calmés dans la journée de lundi. Six personnes ont cependant été blessées quand un obus est tombé sur un hôpital et une université en plein centre-ville.
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Ce répit pourrait être de courte durée à en croire les déclarations de Kiev, qui a accusé à la Russie d’avoir envoyé 700 hommes supplémentaires et des armes lourdes afin de renforcer les rangs séparatistes.
"Ce matin (lundi), deux groupes des forces armées de la Fédération de Russie ont franchi la frontière" dans la partie sous contrôle séparatiste, a assuré à l'AFP un porte-parole militaire ukrainien, Andriï Lyssenko, précisant que ces groupes comptaient "300 à 350 soldats" chacun. Ces renforts incluent aussi "des tanks, des (canons) Howitzer, des (lance-roquettes multiples) Grad et Smerch, des (batteries de missiles sol-air) Buk", a ajouté le Premier ministre Arseni Iatsenouk.
Ces propos s'ajoutent aux accusations faites depuis plusieurs mois par l'Ukraine et les Occidentaux, selon lesquelles la Russie aurait déployé des troupes régulières dans les régions sécessionnistes de Donetsk et Louhansk – ce que Moscou a toujours nié.
L'aéroport de Donetsk, objectif stratégique
Kiev n'a pas précisé si ces renforts russes avaient été affectés à la zone de l’aéroport de Donetsk, considéré comme un objectif stratégique par les deux parties en conflit. Il s'agit en effet de la dernière concentration de troupes ukrainiennes à proximité de ce bastion séparatiste depuis que les accords de Minsk, signés début septembre, ont gelé les positions insurgés et loyalistes dans l’est du pays.
Situé à 10 kilomètres au nord du centre-ville, l'aéroport n’est plus en activité depuis le 26 mai dernier et ses infrastructures ont été complètement détruites par plusieurs mois de combats. Malgré une violente offensive séparatiste la semaine dernière, les forces ukrainiennes sont parvenues à reprendre leur position dans les terminaux en ruine.
"Les combattants séparatistes des républiques populaires de Donetsk et de Louhansk continuent d’assiéger l’aéroport de Donetsk et de tirer sur nos positions", a déclaré Andriï Lysenko.
"Ce n'est pas simplement un objectif stratégique. C'est une base d’où les terroristes pourraient lancer une nouvelle offensive. Nous ne céderons pas cet aéroport", a ajouté ce haut responsable ukrainien.
L'impasse autour de ce conflit, qui a fait plus de 4 800 morts depuis avril, doit être abordée mercredi au Conseil de sécurité de l'ONU.
Avec AFP et Reuters