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Lutte contre Boko Haram : le Tchad envoie des troupes au Cameroun

Des dizaines de blindés tchadiens ont quitté, vendredi 16 janvier, la capitale, N'Djamena, en direction du sud pour rejoindre le Cameroun et aider le pays dans sa lutte contre la secte islamiste Boko Haram.

L'armée tchadienne a envoyé des troupes vers le Cameroun voisin, vendredi 16 janvier, pour l’aider dans sa lutte contre Boko Haram. Une colonne de plusieurs dizaines de blindés tchadiens a été aperçue en train de quitter N'Djamena. Les chars, arborant le drapeau tchadien, ont emprunté le pont qui enjambe le fleuve Chari pour prendre la route du sud vers Bongor, secteur dans lequel les soldats tchadiens pourraient traverser la frontière camerounaise et ensuite se diriger vers l'ouest, dans la zone frontalière au Nigeria.

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Le Cameroun se débat aussi contre la secte islamiste qui mène régulièrement des attaques dans le pays, non loin de la frontière nigériane. Quelques heures plus tôt, l'Assemblée nationale tchadienne avait donc autorisé l'envoi de soldats tchadiens, "en appui aux forces camerounaises et nigérianes engagées dans la guerre contre les terroristes au Cameroun et au Nigeria".

Dans un message lu à l'Assemblée par son président Haroun Bakadi, le président tchadien Idriss Deby Itno a clairement énoncé son intention de reprendre la ville de Baga, au Nigeria, entre les mains de la secte islamiste depuis leur offensive du 7 janvier. "[Il faut libérer] cette localité qui constitue l'épicentre de nos échanges économiques et est indispensable à la relance du trafic et à la circulation des biens et des personnes en toute sécurité".

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Le Tchad considère désormais que Boko Haram menace ses "intérêts vitaux". Le pays dispose d'une armée puissante ayant notamment fait ses preuves au Mali début 2013 dans la lutte contre les groupes jihadistes, aux côtés de l'armée française.

Accusé de "crimes contre l’humanité"

Le groupe islamiste a proclamé un califat dans le nord-est du Nigeria et multiplie les attaques contre le Cameroun voisin. Lundi encore, il a lancé un raid sur une base de l'armée camerounaise à Kolofata.

La secte islamiste est accusée par Washington et Paris de "crimes contre l'humanité" après une série d'attaques meurtrières au Nigeria. Le président français François Hollande a également utilisé le terme de "crime contre l'humanité" pour qualifier les agissements de Boko Haram. Selon Amnesty International, l’attaque contre Baga est "la plus grande et la plus destructrice" jamais perpétrée par le groupe armé depuis le début de son insurrection en 2009, qui depuis a déjà fait plus de 13 000 morts et 1,5 million de déplacés.

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"Nous devons soutenir les pays concernés par ces fléaux : le Nigeria [mais aussi], le Cameroun, le Niger, le Tchad, qui sont menacés", a déclaré le président français estimant que "cette situation exige de la communauté internationale [qu'elle prenne] les mesures appropriées".

Abubakar Gamandi, du syndicat des pêcheurs de l'État du Borno, au nord est du Nigeria, et originaire de Baga, estime toutefois que le nombre de combattants islamistes a "baissé" à Baga : "beaucoup d'entre eux ont regagné leurs bases. [Boko Haram] avait mobilisé ses hommes partout dans le nord de l’État du Borno, pour l'attaque sur Baga. C'est pour cela qu'ils ont submergé la ville".

Avec AFP