Le secrétaire d'État américain John Kerry, présent vendredi à Paris, s'est "excusé" de ne pas avoir été présent lors de la marche parisienne du dimanche 11 janvier. Il a également échangé avec François Hollande à propos de la lutte antiterroriste.
Le chef de la diplomatie américaine John Kerry s'est "excusé" de son absence dimanche à la marche à Paris qui a réuni une cinquantaine de dirigeants étrangers pour dénoncer les attentats qui ont frappé la France, a déclaré, vendredi 16 janvier, son homologue français Laurent Fabius.
"Il s'en est excusé", a affirmé devant la presse Laurent Fabius après que John Kerry a déposé vendredi matin une gerbe devant le supermarché casher et le journal "Charlie Hebdo" à Paris, cibles d'attaques jihadistes la semaine dernière. "C'était bien qu'il soit là (...). Il m'a dit que cela lui a fait mal de ne pas être là" dimanche, a ajouté M. Fabius.
L'absence d'un haut responsable américain à cette manifestation, qui a réuni une cinquantaine de chefs d'État et de gouvernement, a déclenché une polémique outre-Atlantique. John Kerry a expliqué à Laurent Fabius que ses déplacements à l'étranger dimanche, à Sofia et en Inde, l'avaient empêché de participer à la marche parisienne.
Le secrétaire d’État américain a également rencontré, vendredi à l'Élysée, le président français François Hollande. Ce dernier a appelé le chef de la diplomatie américaine à trouver "ensemble les réponses nécessaires" à la menace jihadiste.
"Vous aviez vous-mêmes été victimes d'un attentat terroriste exceptionnel le 11 septembre 2001. Nous devons ensemble trouver les réponses nécessaires", a déclaré M. Hollande. "Nous partageons la douleur" du peuple français, a assuré de son côté M. Kerry, arrivé à Paris pour rendre un hommage tardif aux 17 morts des attentats qui ont frappé Paris.
Le "big hug" de John Kerry à François Hollande
Avant de commencer leur entretien, MM. Hollande et Kerry se sont donnés une chaleureuse et démonstrative accolade au pied du perron de l'Élysée, effectuant en quelque sorte le "big hug" (étreinte chaleureuse) promis par le secrétaire d'Etat américain au peuple français.
Au début de leur entretien, ouvert pendant quelques instants à la presse, François Hollande a remercié John Kerry pour son intervention télévisée depuis Washington au lendemain des attentats dans sa "deuxième langue (le français) pour venir en soutien du peuple français qui s'est levé".
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Les condoléances du peuples américain sont "très sincères", a souligné pour sa part John Kerry, disant "partager la douleur et l'horreur" ressenties par le peuple français. "Nous vous avons observé, vous et votre équipe, mener avec beaucoup d'élégance et de talent" les opérations, mais aussi "le peuple français qui s'est réuni avec un sens aigu de l'unité", a-t-il poursuivi, parlant d'une "grande leçon pour le monde".
"Nos cœurs sont avec vous"
"Une fois de plus, la France avec son engagement pour la liberté et sa passion pour les idéaux a adressé un message au monde", a-t-il souligné. "Nos cœurs sont avec vous '', a-t-il enchaîné.
François Hollande, a-t-on appris de source diplomatique, a fait par ailleurs un point sur l'enquête menée en France après les attentats de la semaine dernière.
Les deux hommes ont aussi échangé sur les opérations antiterroristes de ces dernières heures en Belgique et le renforcement de la coopération en matière de renseignement, a-t-on ajouté de même source.
MM. Hollande et Kerry "sont convenus de poursuivre le renforcement de la coopération bilatérale en matière de lutte antiterroriste", a indiqué la présidence française dans un communiqué, précisant que leur entretien qui s'est prolongé pendant une petite demi-heure avait également porté sur les crises en Ukraine, en Syrie, en Irak et en Libye.
Avec AFP