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La justice enquête sur des menaces contre "Le Canard enchaîné"

Dans son édition du 14 janvier, "Le Canard enchaîné" fait état de menaces reçues au lendemain de l'attentat contre "Charlie Hebdo". La surveillance du journal a été renforcée et le parquet a ouvert une enquête.

"'Le Canard' prochaine cible des barbares, des fêlés du turban ?", se demande le journal dans un encadré publié en bas de la première page de l’hebdomadaire satirique. "En d’autres temps, ce genre de mail de menaces, reçu le 8 janvier par la rédaction aurait fini à la poubelle comme tant d’autres. Là, on s’y arrête un instant", explique le journal dans ce court texte.

"C'est votre tour", prévient ce message, qui dit que les journalistes vont être découpés "à la hache". Une menace qui a inspiré à la rédaction le titre "La kalach ou la hache ?", en référence à l’attentat perpétré le 7 janvier contre "Charlie Hebdo".

Sur les ondes de la radio France Info, le rédacteur en chef du journal, poursuit dans la veine humoristique. "Nous avons transmis ce mail qui nous promettait d’être découpé à la hache, ça tombe bien dans une période où on a du mal à se fendre la gueule, au procureur de la République. Et lui a pensé qu'il fallait prendre cela au sérieux", a déclaré Louis-Marie Houareau.

Sur sa une du 14 janvier, la rédaction rend notamment hommage à l’un de ses collaborateurs, le dessinateur Cabu. Il travaillait également pour "Charlie Hebdo" et a été tué le 7 janvier aux côtés de 11 autres personnes. Âgé de 76 ans, Cabu faisait partie des plus grands caricaturistes français et dessinait notamment depuis de longues années "le beauf" pour "Le Canard enchaîné". Jean Cabut, alias Cabu, a été inhumé, mercredi 14 janvier, à Châlons-en-Champagne.

Anticipant une hausse de ses ventes, "Le Canard enchaîné", avait décidé de lancer un tirage de 635 000 exemplaires pour son numéro 4916, contre 470 000 habituellement. Très demandé en kiosque, il a finalement décidé de réimprimer massivement, portant son tirage cette semaine à près d'un million d'exemplaires.