logo

Dieudonné visé par une enquête après ses propos sur "Charlie Coulibaly"

Une enquête a été ouverte, lundi, contre Dieudonné pour apologie du terrorisme. Le polémiste a tourné en dérision la mobilisation nationale de dimanche tout en concluant sur sa page Facebook : "Je me sens Charlie Coulibaly".

Même en pleine tragédie nationale, les affaires continuent à tourner pour l’entreprise de provocation dieudonniste. Le polémiste est visé par une enquête pour apologie du terrorisme, a annoncé lundi 12 janvier le parquet de Paris, pour avoir détourné le slogan de soutien à Charlie Hebdo.

"Sachez que ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly", a écrit Dieudonné sur sa page Facebook", en référence au nom du jihadiste Amédy Coulibaly, auteur de la prise d'otages au cours de laquelle quatre juifs ont été tués à Paris vendredi.

Un coup d’éclat typique de l’humoriste, condamné à plusieurs reprises pour ses tirades antisémites et dont un spectacle avait été interdit par la justice administrative il y a un an.

"La décision a été prise (d'ouvrir une enquête) dès ce (lundi) matin", a indiqué le parquet. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a dénoncé les propos du polémiste comme une "abjection", lundi en marge d'une visite à la communauté juive rue des Rosiers à Paris.

La mobilisation tournée en dérision

L'enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP).

Dans sa déclaration sur Facebook, qui a ensuite été supprimée, Dieudonné assure avoir participé à la manifestation historique dimanche en hommage aux victimes du terrorisme, tout en la tournant en dérision, la qualifiant d'"instant magique comparable au big-bang", "comparable au couronnement de Vercingétorix".

Lundi, dans une autre déclaration en réponse à M.Cazeneuve, diffusée sur Internet, Dieudonné déplore que l'État "continue" de lui "pourrir la vie" alors qu'il ne "cherche qu'à faire rire". "On me considère comme un Amédy Coulibaly alors que je ne suis pas différent de Charlie", ajoute-t-il.

Sept ans de prison pour apologie du terrorisme

Cette enquête intervient alors que le gouvernement a promis de redoubler de vigilance à l’égard des réseaux sociaux. Un homme âgé de 30 ans a été arrêté jeudi soir à Strasbourg pour avoir posté une photo montrant un fusil d’assaut kalachnikov à terre et plusieurs munitions avec ce message : "Bons baisers de Syrie-Bye bye Charlie".

Accusé d’apologie par voie électronique d’un crime en relation avec une action terroriste, l’homme encourt une peine de sept ans de prison. Selon le journal local DNA, il sera jugé le 27 janvier prochain.

Cet effort pour nettoyer les réseaux sociaux des propos haineux dépasse le cadre hexagonal. Les ministres de l’Intérieur de 11 pays ont réaffirmé dimanche leur volonté de ne pas laisser les réseaux sociaux devenir des zones de non-droit, en intensifiant notamment la collaboration entre la justice et les opérateurs télécom pour identifier les internautes qui propagent ces incitations à la terreur.

Avec AFP