La monnaie unique européenne est tombée, pour la première fois en neuf ans, sous la barre des 1,20 euro pour un dollar, lundi. Une chute due aux bonnes performances économiques américaines et à une inflation quasi-nulle en zone euro.
Le dollar valait 1,19 euro en fin de journée, lundi 5 janvier. La monnaie unique européenne n'était pas tombée aussi bas face au billet vert depuis mars 2006. "2015 débute avec fracas pour l'euro", a commenté Angus Campbell, analyste pour le courtier en ligne FxPro.
L'euro est en baisse continue face au dollar depuis début décembre 2014. Cette baisse tient en partie à la bonne performance de la monnaie américaine, souligne la chaîne d'information CNN. La valeur du dollar est dopée par la forte croissance des États-Unis et la baisse du chômage.
La persistance d'une inflation nulle ou quasi-nulle en zone euro rend également la monnaie unique européenne moins attrayante. Les prix pourraient même baisser en Europe, estiment certains analystes. "Le marché s'attend à ce que (la zone euro) tombe en déflation pour la première fois depuis 2009", explique à l'AFP Kathleen Brooks, analyste chez Forex.com.
Soutenir les exportations
Face à cette situation, les marchés s'attendent à ce que la Banque centrale européenne débute prochainement un programme conséquent de rachat d'actifs afin d'injecter des liquidités dans l'économie pour relancer l'activité. La croissance entraînerait ensuite, mécaniquement, une hausse des prix.
Enfin, le retour des rumeurs autour d'une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro ont contribué à déstabiliser les investisseurs. La monnaie unique souffre donc, en plus, de la mauvaise santé politique de la construction europénne.
Reste que la chute de l'euro n'est pas une mauvaise nouvelle pour tout le monde. "Mario Draghi [le directeur de la BCE, NDLR] cherche à faire baisser l'euro depuis des mois", a relevé Angus Campbell. Des responsables gouvernementaux européens, notamment français, avaient aussi appelé ce repli de leurs vœux. Une devise plus faible tend en effet à rendre plus compétitifs les produits des exportateurs de la zone euro, donc à soutenir sa reprise économique.
Avec AFP