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À New York, des milliers de policiers rendent hommage à un collègue assassiné

Des milliers de policiers venus de tous les États-Unis ont rendu hommage, dimanche, à un collègue assassiné fin décembre à New York. Un petit nombre a profité de la cérémonie pour défier une nouvelle fois le maire de la ville.

Des policiers ont afflué par milliers, dimanche 4 janvier, à Brooklyn, pour les obsèques de Wenjian Liu, le second des deux agents new-yorkais assassinés le 20 décembre dernier. Cet agent sino-américain avait été abattu, en même temps que le policier Rafael Ramos, à bout portant par un déséquilibré, qui affirmait vouloir venger la mort de deux Noirs tués par la police alors qu'ils n'étaient pas armés.

La cérémonie, qui s’est globalement déroulée dans le calme, a tout de même été l’occasion pour certains policiers de manifester leur hostilité envers le maire de New York. Plusieurs dizaines d’entre eux ont ainsi ostensiblement tourné le dos aux écrans où apparaissait Bill de Blasio lors de son éloge funèbre.

"Wenjian Liu était un homme bon. Il a suivi la voie du courage, la voie du sacrifice et la voie de la gentillesse. Voilà qui il était et voilà celui qui nous a été ravi beaucoup trop tôt", a souligné le maire, Bill de Blasio. "Toute la ville a le cœur brisé", a-t-il ajouté.

>> À lire sur France 24 : "Deux policers assassinés à New York, un acte de représailles ?"

Le 27 décembre, des centaines de policiers avaient déjà tourné le dos aux écrans montrant M. de Blasio lors des funérailles de Rafael Ramos, étalant au grand jour les tensions entre l'élu et ses 34 000 hommes et femmes en uniforme. En amont de la cérémonie de dimanche, le responsable de la police, Bill Bratton, avait exhorté les agents à s'abstenir de tout acte irrévérencieux.

"Du sang sur les mains"

Cette hostilité envers l’édile new yorkais s’explique en partie par les prises de position récemment affichées par ce dernier. Bill de Blasio a en effet apporté son soutien aux manifestations qui, dans tout le pays, ont dénoncé le racisme de la police après les tragiques décès survenus l'été dernier. La mobilisation s'était amplifiée à l'automne lorsque les policiers impliqués - tous blancs - ont échappé à toute poursuite.

Certains policiers ne lui ont par ailleurs pas pardonné d'avoir déclaré, début décembre, qu'il avait expliqué à son fils adolescent, métis, qu'il devait faire attention dans ses interactions avec les forces de l'ordre.

Juste après la mort des agents Liu et Ramos, Patrick Lynch, qui dirige le plus important syndicat policier de New York, avait eu des mots durs pour de Blasio. "Il y a du sang sur bien des mains", avait-il dit. "Cela commence sur les marches de l'Hôtel de ville, dans le bureau du maire".

Avec AFP et Reuters