
Le Stade Français a vécu dimanche une soirée de fête au stade Jean-Bouin, où se trouvaient plus de 19 000 spectateurs. L'équipe a largement battu Toulon (30-6) et a pris, au passage, la tête du Top 14 à l'issue de la 14e journée.
En ce dimanche 28 décembre glacial dans la capitale française, les joueurs parisiens du Stade français ont su briser la glace et offrir à leur public une belle soirée de rugby. Selon le décompte officiel, 19 144 spectateurs se sont déplacés pour assister à cette rencontre organisée entre les fêtes de fin d’année. L’affiche avait de quoi séduire entre le premier du championnat, le RC Toulon, et le Stade français, troisième avant cette rencontre. D’autant que le club parisien avait prévu différentes animations pour ce match organisé en nocturne.
Sur le terrain, les joueurs du Stade français se sont rapidement chargés d’assurer le spectacle. Dès la 4e minute, Sergio Parisse s'effondrait dans leur en-but à l'issue d'un joli mouvement collectif. Et dans le sillage du capitaine parisien, les joueurs de la capitale réalisaient une première demi-heure de haute volée, en augmentant leur avance grâce au pied de Jules Plisson, qui inscrivait trois pénalités et permettait à son équipe de mener 16-0 à la 28e minute.
Face à eux, les Toulonnais ont proposé une opposition bien brouillonne. L’équipe alignée à Paris mêlait des cadres avec d’habituels remplaçants, et sous la férule de Bakkies Botha, nommé capitaine pour l’occasion, les joueurs varois ont fait preuve d’une grande indiscipline, multipliant les fautes au sol. Ils se sont, de plus, retrouvés en infériorité numérique après les cartons jaunes infligés en fin de première mi-temps à Matias Cortese et Virgile Bruni.
Cette adversité mit un coup de fouet aux Toulonnais qui ont alors marqué leurs premiers points, sur un drop de Nicolas Sanchez puis une pénalité de Leigh Halfpenny. Au retour des vestiaires, ils montraient un tout autre visage, parvenant enfin à maîtriser leur rugby et à dominer leurs adversaires.
Avec un peu plus de réussite au pied, ils auraient même pu faire trembler les Parisiens jusqu’au bout. Mais ce sont les joueurs de la capitale qui ont fini cette rencontre en trombe. Les joueurs ont réussi à inscrire deux superbes essais dans les cinq dernières minutes, signés Jérémy Sinzelle (76) et Zurabi Zhvania (80), et à décrocher ainsi une précieuse victoire assortie d’un point de bonus offensif.
Le "zombie" Bastareaud
Avec 44 points, le Stade français termine donc l’année 2014 en tête du championnat, avec deux longueurs d'avance sur les Varois (2e) et trois sur Clermont (3e). "La première place est plus qu'anecdotique, ce qui est important c'est le nombre de points. Et l'on est un peu en avance sur notre tableau de marche. Ça nous permet d'avoir un petit matelas pour l'avenir et l'on sait qu'on en aura besoin durant le reste de la saison", a déclaré Gonzalo Quesada, manager du Stade Français, à l’issue du match.
Pour l'Argentin, l’avenir s’annonce d’autant plus radieux que le club parisien a annoncé, le 26 décembre, la prolongation de son contrat pour deux saisons supplémentaires, une troisième optionnelle. Et il entend bien permettre au Stade français, septième à l’issue du dernier championnat, de redevenir l’un des cadors du Top 14.
Dans le camp toulonnais, l'ambiance était logiquement beaucoup plus morose. Pierre Mignoni, entraîneur des lignes arrières, a estimé que ses joueurs avait réalisé un "match médiocre" et ne s’étaient pas montrés "à la hauteur".
L"un d’entre eux était d’ailleurs particulièrement marqué par cette défaite. "Il y a des matches comme ça... On n'a pas été bons, en face ils ont été nettement supérieurs, on a été battus dans tous les duels. On est tombés sur meilleurs que nous", a estimé le trois quart-centre international Mathieu Bastareaud.
Interviewé par Canal + quelques minutes après le coup de sifflet final, le joueur toulonnais n’a pas pu retenir ses larmes. "Il faut savoir regarder les choses en face. Depuis le début de la saison, je n'arrive pas à retrouver mon niveau. Je suis un zombie", a estimé le joueur âgé de 26 ans, en ajoutant être arrivé "à un point de rupture".
Le manager toulonnais Bernard Laporte a donc du pain sur la planche. Il dispose d’une semaine pour regonfler ses joueurs qui iront défier, le 3 janvier, le club de Montpellier. Le Stade français se déplacera, lui, à Lyon où il tentera de s’imposer pour conserver sa première place.
Avec AFP