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Ahmadinejad officiellement candidat à sa propre succession

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad s'est officiellement porté candidat à un deuxième mandat en s'enregistrant pour l'élection présidentielle du 12 juin. Face à lui, se présente l'ex-Premier ministre modéré, Mir Hossein Moussavi.

AFP - Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui a déposé vendredi sa candidature pour un second mandat, fait figure d'épouvantail en Occident mais sa politique populiste a également suscité la controverse chez lui.

Elu à la surprise générale en 2005, M. Ahmadinejad aime à se présenter comme un dévot de l'islam et un homme du peuple.

Agé de 52 ans, il est marié et père de deux garçons et d'une fille.

Ce fils de forgeron est né dans le petit village d'Aradan, situé à 90 km au sud-est de Téhéran. Il a grandi à Téhéran et a obtenu un doctorat en gestion de transport urbain.

Au moment de la révolution de 1979, il s'est enrôlé parmi les étudiants islamistes de l'université scientifique d'Elm-va Sanat de Téhéran avant de s'engager dans le corps des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime.

Plus tard, il prendra son premier poste politique en devenant gouverneur de la province d'Ardebil (Nord-Ouest).

En 2003, il entre dans l'arène politique nationale en devenant maire de la capitale. Poste qu'il utilisera comme un tremplin pour devenir président en juin 2005.

Il s'assure rapidement une image de "dur" en qualifiant l'Holocauste de "mythe", en affirmant qu'Israël est voué à "disparaître de la carte" ou en assurant qu'il n'y a pas d'homosexuels en Iran.

Il incarne aussi le refus de l'Iran de suspendre son programme nucléaire, en comparant ce dernier à "un train sans frein et sans marche arrière".

Il s'est aussi attiré des critiques au sein de son propre pays avec une politique économique dispendieuse qui a entraîné une forte inflation mais aussi plus de pauvreté et de chômage, selon des économistes.

Mais son populisme plaît encore, en particulier dans les milieux populaires des villes et campagnes.

Il a instauré un nouveau style de gouvernement en réunissant son conseil des ministres toutes les deux ou trois semaines dans les villes de province pour "mieux comprendre les problèmes quotidiens du peuple", comme il aime à le répéter.

A chacun de ces déplacements, il reçoit des centaines de milliers de lettres de demande d'aide. En quatre ans, 20 millions de lettres lui ont été remises et un service particulier a été créé pour répondre à chacune d'elles. Une manière de fidéliser l'électorat populaire.

Malgré les critiques contre sa politique de redistribution de l'argent du pétrole, M. Ahmadinejad semble déterminé à continuer sur sa lancée.

Il défend, contre la volonté du parlement, un plan de versement direct de fonds aux Iraniens les moins fortunés pour compenser une libéralisation des prix des biens et services.

S'il est réélu, M. Ahmadinejad, qui semble bénéficier du soutien du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, sera en première ligne pour répondre à l'offre de dialogue du président américain Barack Obama.

Ce dernier a décidé de "tendre la main" aux dirigeants iraniens et M. Ahmadinejad n'a pas exclu que Téhéran la saisisse, mais à la condition selon lui que Washington change de politique "dans la pratique".